El Buen Patron, Javier Bardem dans la peau d’un bon patron

Quatre ans après ESCOBAR, le réalisateur Fernando Leon de Aranoa retrouve Javier Bardem dans un film tout à fait différent mais non moins percutant. Le bien nommé EL BUEN PATRON joue avec cynisme sur l’état du milieu ouvrier actuel dans lequel chaque personnage joue sa propre partition. Un portrait social pertinent sur l’individualisation du travail.

Un ex-employé viré qui proteste bruyamment et campe devant l’usine, un contremaître qui met en danger la production parce que sa femme le trompe, une stagiaire irrésistible… A la veille de recevoir un

prix censé honorer son entreprise, Juan Blanco (Javier Bardem), héritier de l’ancestrale fabrique familiale de balances, doit d’urgence sauver la boîte. Il s’y attelle, à sa manière, paternaliste et autoritaire. Le réalisateur a vu en son personnage principal une bonne façon de servir son propos. « Presque tous les personnages de EL BUEN PATRON ne pensent qu’à eux, et Blanco ne fait pas exception. C’est un homme talentueux, un voyou, mais cela ne nous empêche pas d’avoir de l’empathie pour lui. Nous l’aimons bien même si nous n’approuvons pas ses actions. Ce patron n’est pas si éloigné de nous. ».

Javier Bardem, dont la versatilité étonne toujours aujourd’hui, interprète ce « bon patron » avec une énergie indescriptible. Le cinéaste le connaît depuis longtemps et reste admiratif de son travail. « Javier est toujours le même qu’il y a vingt ans, ce qui est merveilleux compte tenu de son parcours. Il est toujours aussi noble et généreux qu’il l’était lors de notre première rencontre. Son registre s’est beaucoup élargi au cours de cette période. C’est un acteur qui serait capable d’ajouter ou de soustraire cinq pour cent à un sentiment, si jamais il s’agissait de quantifier les choses. ». Des mots justes qui décrivent parfaitement le niveau qu’a pris cet acteur en deux décennies. Il s’inscrit ici dans un registre humoristique qui nous parle finalement de la nature humaine. Le film oscille sans cesse entre deux équilibres et évite miraculeusement le mauvais goût.

Distribué par PANAME DISTRIBUTION, EL BUEN PATRON fait partie de ces films d’auteurs prestigieux qui ont bien du mal à exister ces derniers mois dans les salles de cinéma. Reste qu’on a affaire ici à une comédie intelligente qui se joue des clichés avec une belle maîtrise.

EL BUEN PATRON sort ce mercredi 22 juin dans les salles.

Retrouvez la bande-annonce ci-dessous.

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