Glass, la fin de la trilogie super-héroïque de Shyamalan

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Cross-over événement réalisé par M.Night Shyamalan, GLASS devait être le sommet de la pyramide, celui qui glorifiait encore un peu plus INCASSABLE et SPLIT. Réunissant toutes les thématiques qui lui sont chères, le cinéaste explose l’écran de ses ambitions pour aboutir à un film complètement dingue, inédit, imparfait, bavard, agressif. 

Il y a des défauts plombants dans ce dernier film, des scories de mise en scène agaçants, un aspect un peu vain dans l’intrigue globale : Shyamalan veut interroger ses personnages et les spectateurs sur la véracité des pouvoirs de nos protagonistes. Mais ce concept ne peut pas fonctionner puisque nous savons que ces pouvoirs sont réels (à moins d’un twist invraisemblable). GLASS tend directement vers cela et ne parvient jamais à s’en écarter. Tout se mélange, tout semble moins bien maîtrisé, comme si le créateur perdait sa création. Elijah (Samuel L.Jackson) c’est Shyamalan, un homme qui se sait différent et unique, un conteur qui s’inspire de son art pour le sublimer. Il bouscule, il agace, mais il domine son sujet.

En se transformant en une réflexion sur le pouvoir et la volonté de ranger les individus dans la société (surtout les plus réfractaires, ceux qui sont « différents »), GLASS est passionnant sous son aspect de série B défigurée par des passages parfois ridicules. Au-delà de son retournement final, le film parvient à compacter toutes ses ambitions dans deux heures qui sembleront longues à certains, mais scotchantes pour les autres. On est dans le cas du film qui se dissèque, celui qui divise par sa radicalité et son rythme lancinant.

Il est fascinant, dans un cas comme dans l’autre (que vous l’aimiez ou le détestiez), et reste porté par un trio d’acteurs impérial (malgré le fait que Bruce Willis reste trop peu présent à l’écran). La conclusion est à l’instar de tout le reste : elle frôle le génie, plonge dans le nanar (le combat), rend parfaitement justice aux thématiques du cinéaste, mais nous laisse quand même sceptiques. C’est probablement ça qui rend GLASS unique.

Evénement lors de sa sortie en janvier 2019, GLASS clôt une trilogie commencée par INCASSABLE et poursuivit par SPLIT. Malgré une grosse attente, le film réalise le moins bon score des trois avec 246,9 millions de dollars de recettes mondiales, derrière INCASSABLE (247,9 millions) et SPLIT (278,4 millions). Cependant, cela reste une bonne affaire car le film n’a coûté que 20 millions, mais le public fut divisé à sa sortie, certains criant même au ridicule. En le revoyant, on se rend compte du puzzle mis en place par le cinéaste, mais celui-ci ne se fait pas sans heurt, indiscutablement.  

GLASS est actuellement disponible sur Disney +.

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