Premier contact, la SF vue par Denis Villeneuve

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En quelques films, le canadien Denis Villeneuve a su former un solide groupe d’aficionados et convaincre les critiques qui tombent souvent amoureuses de ses films. PREMIER CONTACT est sa première incursion dans la science-fiction, mais également un grand film sur l’ouverture à l’autre, prenant un genre bien défini pour s’élever à des hauteurs inattendues. 

Dans la filmographie du cinéaste, PREMIER CONTACT arrive après le musclé et remarqué SICARIO (et accessoirement avant l’ambitieux BLADE RUNNER 2049). Il joue sur les mêmes ressorts que ses autres films et capte une histoire intime, ici celle de Louise Banks. Comme dans PRISONERS, SICARIO ou ENEMY, le spectateur découvre tout en même temps que le personnage principal et n’a le droit qu’à quelques indices. Un parti pris qui le place tout de suite en hauteur. Parce que, chose rare de nos jours, aucune digression à relever, aucune parole didactique, Villeneuve compte sur l’intelligence de son spectateur. Une véritable qualité qui résonnera comme de la frustration chez certains. On appelle cela la force du média cinématographique.

Malgré tout, le scénario n’est pas très complexe et se structure assez simplement. La fin n’est pas un twist implacable mais juste d’une grandeur émotionnelle rare. Jouant sur le rythme, lancinant, les flash du personnage principal et la dimension politique d’un tel sujet (nous réunir pour se comprendre et comprendre les autres), Villeneuve synthétise un ensemble parfois répétitif. Qu’importe, la puissance de sa mise en scène rafle tout. Qu’elle soit sonore (la musique est grandiose tout comme les bruitages) ou visuelle (ces vaisseaux qui écrasent tout, cette brume menaçante, le design, original, des aliens), tout est d’une splendeur inouïe.

Inutile de définir PREMIER CONTACT à la première vision. Ce dernier est un film qu’il faut revoir pour en apprécier toute la richesse thématique. C’est une oeuvre fascinante qui écrase littéralement le spectateur dans des dernières minutes à la beauté désarmante, à jamais hantées par le regard profond d’une Amy Adams habitée. 

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