Il n’est guère aisé de passer après une trilogie aussi puissante que celle qui fut réalisée durant les années 2010. Improbable « origin story » d’une histoire reconnue, LA PLANETE DES SINGES – LES ORIGINES a constitué le point de départ d’un récit dantesque, rempli de thèmes pertinents et emballé par une qualité visuelle impressionnante.
César, toujours là
César, personnage véritablement passionnant, n’est désormais plus. Une fin et un point de départ pour cette saga qui redémarre en douceur avec LE NOUVEAU ROYAUME. Sans son protagoniste imposant, on pouvait être curieux de voir comment la franchise allait se poursuivre. Dans le fond, César ne disparaît pas ! Il est encore et toujours l’âme de l’histoire, celle que les Singes se racontent sans en avoir le même point de vue. Que retenir de son odyssée ? Ses volontés de paix ou prendre ses paroles avec un certain extrémisme ? En un seul choix, LE NOUVEAU ROYAUME renvoie ses questionnements à ceux de notre société, interrogeant notre point de vue sur l’Histoire, souvent revue et corrigée par ceux qui la dictent.
Une belle continuation
Décidément, cette franchise ne cessera jamais de surprendre et de creuser un sillon d’idées souvent intelligentes et pertinentes. Et ce, malgré le changement de réalisateur. Wes Ball prend la suite de Rupert Wyatt et Matt Reeves avec un sens du spectacle qu’on lui connaissait déjà : c’est lui qui avait mis en scène la trilogie du LABYRINTHE avec quatre fois moins de budget que sur LA PLANETE DES SINGES. C’est donc peu dire que le résultat final est éblouissant visuellement avec son monde tantôt majestueux (notamment le village de Noa), tantôt inquiétant (comme ces immenses villes tombées depuis longtemps en décrépitudes). Les Singes sont encore plus réalistes tandis que certaines séquences d’action donnent le tournis (dont une chasse à l’homme haletante et soufflante). Il y a une ambition à chaque plan, une volonté d’ampleur jamais abandonnée en cours de route qui hisse ce nouvel opus vers le haut du panier des blockbusters contemporains.
Des promesses
Si LE NOUVEAU ROYAUME est une réussite, il n’atteint tout de même pas la puissance de la précédente trilogie. La faute à un antagoniste (Proximus) pas assez creusé psychologiquement et à certain manque de rythme qui plombe un peu le récit à mi-parcours. De plus, la dramaturgie inhérente au contexte de l’odyssée de César était foncièrement plus intéressante. Ce qui n’enlève rien aux qualités de cet opus, rempli lui aussi de bons personnages (Noa, l’humaine Mae), et qui se termine avec une promesse pour l’avenir réellement intrigante.
AVIS GLOBAL : Un nouvel opus aux thématiques très intéressantes et aux effets spéciaux absolument bluffants. Si un certain manque de rythme gâche un peu l’ensemble, LE NOUVEAU ROYAUME pose ses bases avec savoir-faire.
NOTE :
LA PLANETE DES SINGES – LE NOUVEAU ROYAUME est actuellement disponible au cinéma.
