The Sunchaser, Woody Harrelson chez Michael Cimino

Dernier film du grand Michael Cimino, THE SUNCHASER est un pur film de commande pour le cinéaste qui n’a plus la force de se battre pour un cinéma plus exigeant après ses nombreuses déconvenues au box-office. Pourtant, cette ultime aventure est loin d’être sans qualités.

Road trip

THE SUNCHASER raconte l’histoire d’un brillant cancerologue (Woody Harrelson) proche de la consécration, aux dépens de sa famille, qui est pris en otage par un patient, Brando Blue Monroe (Jon Seda), jeune métis indien, qui se sait condamné par une tumeur incurable. Il veut retrouver le lac enchanté situé dans les montagnes sacrées du Colorado, dont un sorcier navajo lui a chanté les vertus curatives lorsqu’il était enfant. Lors de ce voyage forcé et mouvementé, le médecin découvre progressivement la véritable personnalité de son ravisseur et remet peu a peu en question ses propres valeurs.

L’étoile montante

Ce n’est pas le long-métrage le plus apprécié de Cimino, mais c’est pourtant son oeuvre testamentaire, l’ultime échappée d’un homme fatigué qui se sera battu pour ses idées. Il n’a jamais fait de compromis avec son pays, s’évertuant à piocher dans les failles du système pour bousculer et faire réfléchir les spectateurs. THE SUNCHASER reprend les codes d’un genre typiquement américain (le road-trip) pour confronter ses deux personnages, tant au niveau culturel que générationnel. Pour le premier rôle, c’est Woody Harrelson qui est choisi. Lors de la production du film en 1996, il est l’un des comédiens les plus suivis de Hollywood après son rôle dans le très controversé TUEURS-NÉS. Il signera à la fois pour THE SUNCHASER, mais également LARRY FLYNT et KINGPIN. Il joue ici avec l’intensité qui le caractérise face à un jeune Jon Seda très convaincant qui poursuivra sa carrière à la télévision.

Un film ouvert

Si l’ultime film de Cimino n’est pas exempt de défauts, il reste ici le message d’un artiste toujours prêt à confronter. Sur une partition étrangement désaccordée de Maurice Jarre, THE SUNCHASER parle des divisions qui nourrissent toutes les cultures, ouvrant la voie à la parole pour comprendre l’autre. On a le droit à une fin de carrière plus lumineuse et optimiste qui n’aidera toujours pas le cinéaste à remporter une victoire au box-office : ce sera un flop monumental aux Etats-Unis avec seulement 21 000 dollars amassés. Histoire de conclure l’histoire difficile entre Cimino et les chiffres…

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