Luc Besson, ses films classés du pire au meilleur

Luc Besson est un cinéaste à part. Qu’on aime ou non son style, il est indéniable qu’il a apporté beaucoup au cinéma français, parvenant même à convoquer des stars internationales de premier plan (Bruce Willis, Gary Oldman, Scarlett Johansson) tout en produisant quantités de films très populaires (TAKEN, la série des TAXI,…). Alors que sort son nouveau film, DOGMAN, dans les salles ce mercredi 27 septembre, j’ai décidé de revenir sur sa filmographie qui s’avère, dans le fond, très inégale. Voici un top de sa filmographie, entièrement subjectif.

16. LUCY (2014)

Son carton en 2014 me laisse toujours pantois. Catastrophique à tous les niveaux, LUCY est un film ridicule qui se termine de manière totalement aberrante. Le film est hideux et comporte même l’une des pires scènes d’action de ces dernières années avec une course-poursuite désastreuse dans les rues de Paris. J’ai beau essayé, je ne trouve rien de pertinent ou de mémorable en dehors d’un pitch intéressant.

15. MALAVITA (2013)

Quelqu’un se souvenait de ce film ? Je l’avoue, moi je l’avais zappé ! C’est en me replongeant dans la filmographie de Besson pour cet article qu’il m’est revenu en mémoire. Une seconde vision a confirmé ce que j’avais déjà pensé la première fois : c’était vraiment très très mauvais. Robert de Niro ne fait même plus semblant de jouer dans ce mélange des genres improbables qui rate à peu près tout ce qu’il entreprend. À oublier (une fois de plus).

14. ANGEL-A (2005)

Voulant lui aussi s’inscrire dans une démarche de « films d’auteur » éloignée de sa constante ambition de divertir, Luc Besson ennuie au plus haut point dans ce drôle de long-métrage. C’est simple, il ne se passe pas grand-chose durant une heure et demie et Rie Rasmussen est une vraie erreur de casting. D’ailleurs, sa carrière ne s’est pas vraiment développée par la suite.

13. La trilogie ARTHUR (2006-2010)

Adaptation de ses propres livres (co-écrits avec Céline Garcia), la trilogie ARTHUR ne vaut peut-être que pour le premier film qui fut tout de même assez novateur en 2006. Certes, il a assez mal vieilli, mais reconnaissons la prouesse technique. Pour le reste, c’est assez faible et peu passionnant. Le deuxième

opus est probablement le pire : il ne démarre jamais vraiment puis, au moment où il décolle, il s’arrête ! Frustrant. Quant au dernier volet, il conclut cette trilogie de manière anecdotique, sans véritable élan. Un bon potentiel gâché.

12. ANNA (2019)

Bon, ok, le film n’est pas désagréable, mais rien de fameux non plus. Besson surfe sur la mode des néo-actioner façon JOHN WICK et ATOMIC BLONDE sans jamais en retrouver la qualité graphique. D’ailleurs, cela a toujours été un reproche fait au cinéaste, cette manière de toujours vouloir être dans « le mouvement » en reprenant les codes des films qui fonctionnent sans y apporter véritablement de personnalité. ANNA correspond tout à fait à cette description.

11. THE LADY (2011)

C’est un film un peu particulier. D’un côté, Besson tente son biopic historique « académique » avec une Michelle Yeoh merveilleuse. De l’autre, il ne parvient jamais à équilibrer son récit avec une écriture très faible. C’est beau, indéniablement, mais jamais réellement passionnant. Puis, aujourd’hui, la figure controversée d’Aung San Suu Kyi met à mal toute l’entreprise du film.

10. LES AVENTURES D’ADELE BLANC-SEC (2010)

Adapté des romans géniaux de Jacques Tardi, ce film réserve son lot de scènes spectaculaires avec une savoureuse Louise Bourgoin. D’ailleurs, le casting reste le point fort d’un métrage qui souffle le chaud et le froid semblant parfois un peu désarticulé avec une succession de scènes sans véritable liant. Finalement, ADELE BLANC-SEC ne fut pas un succès (à peine 1,6 million d’entrées) et tomba rapidement dans l’anonymat.

9. LE DERNIER COMBAT (1983)

Mettre son premier long-métrage aussi loin dans le classement pourra faire un peu jaser. Mais en le revoyant, LE DERNIER COMBAT est sacrément long malgré l’habileté de Besson pour créer des mondes

fantaisistes un peu « bizarres » qui tranche, à l’époque, avec le tout-venant du cinéma français. Recontextualisé, le film est à saluer. Aujourd’hui, c’est devenu un OVNI, assez peu passionnant, mais qui donne naissance à un réalisateur prometteur. Avec ses qualités et ses défauts déjà bien apparents…

8. VALERIAN ET LA CITE DES MILLE PLANETES (2017)

Le film qui a fait couler Besson. Lui qui avait d’énormes ambitions a certainement vu beaucoup trop gros cette fois. Avec son budget de 200 millions de dollars, le film n’en a rapporté que 225 millions et a signé la fin d’EuropaCorp. On se demandera toujours pourquoi Besson a tenté une telle folie, mais ainsi est écrite l’histoire. Le film, lui, est un Blockbuster somme toute assez lambda avec quelques fulgurances à la clé. Il y avait là un bel univers à exploiter, mais difficilement contrôlable en terme de moyens financiers.

7. JEANNE D’ARC (1999)

Besson l’historien, ça ne va pas vraiment. Non, JEANNE D’ARC ne reflète pas la réalité historique et il faut donc l’apprécier autrement. Le cinéma des 90s enchaînent les épopées impressionnantes et, bien sûr, le cinéaste plonge dedans. C’est tout de même bien filmé, rempli de stars (convoquer Dustin Hoffman, c’est quand même fort) et quelques batailles valent le détour. Le reste ? C’est du Besson : c’est long, pas très bien écrit et totalement absurde à certains moments.

6. LE CINQUIEME ELEMENT (1997)

J’entends déjà les protestations d’ici. En sixième position, vraiment ? Clairement, celui ou celle qui l’a vécu à l’époque de sa sortie doit s’en souvenir : LE CINQUIEME ELEMENT c’était une révolution. Bruce Willis (LA star des 90s), Gary Oldman, Chris Tucker, Milla Jovovich, Ian Holm, Luke Perry dans un film « français » ? Qui d’autre que Besson aurait pu le faire ? L’univers est novateur et débridé, les répliques deviennent rapidement cultes et il y a une volonté d’être spectaculaire à chaque instant. Mais il ne faut pas oublier un humour ras des pâquerettes, un scénario qui dévisse dans sa deuxième moitié et un insupportable Chris Tucker qui gesticule dans tous les sens.

5. ATLANTIS (1991)

Juste après LE GRAND BLEU, Besson s’essaie au documentaire avec ATLANTIS qui nous réserve de magnifiques images de l’océan. La musique délicate d’Éric Serra accompagne parfaitement cette virée courte (76 minutes), mais édifiante d’un endroit somptueux qui renferme encore de nombreux mystères.

4. SUBWAY (1985)

C’est encore l’époque où Besson est un cinéaste singulier qui va bientôt entamer sa meilleure période. Coincé entre le style de son auteur et celui de Leos Carax, SUBWAY est un film porté par des visions démentes avec un Christophe Lambert azimuté. Ça a beaucoup vieilli, mais il y a là quelque chose qui représente bien les 80s dans tous ce qu’elles avaient de débridé.

3. NIKITA (1990)

On arrive enfin au trio de tête. NIKITA, c’est un peu le moment de la confirmation pour le cinéaste après le triomphe du GRAND BLEU. Outre son drôle de pitch (une ancienne toxico devient agent secret), le film est une démonstration de mise en scène avec quelques séquences particulièrement jouissives. Avec son bon casting (Anne Parillaud, Tckéky Karyo, Jean Reno) et son récit plutôt entrainant, NIKITA se revoit très bien aujourd’hui et demeure l’une des meilleures oeuvres de son auteur.

2. LEON (1994)

Jean Reno en tueur avec ses plantes et son faible pour « Singin’ in the rain ». LEON est un must, un film hors normes dont la popularité ne décroit pas. Rien n’est réaliste, mais tout est maîtrisé. Besson construit son monde dans notre monde et parvient à nous secouer avec un final devenu légendaire. Sur une base classique, le cinéaste parvient à tirer la quintessence de son cinéma, celle-là même qui ne reviendra plus par la suite.

1. LE GRAND BLEU (1988)

Plus grand succès de sa carrière, LE GRAND BLEU est encore et toujours SON chef-d’oeuvre, celui pour lequel il est devenu l’une des figures incontournables du cinéma français auprès du public. C’est une odyssée formidable qui contient quelques-unes des plus belles séquences maritimes du cinéma avec l’inoubliable BO d’Eric Serra et Jean-Marc Barr dans le rôle d’une vie. Peut-être que certains trouveront le film assez lent aujourd’hui, mais il n’a en tout cas rien perdu de sa superbe.

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