Norma Rae, Sally Field en pleine révolte

Le parcours de Norma Rae pourrait être celui de Martin Ritt, réalisateur du film. Voilà un homme qui s’est régulièrement révolté contre les injustices sociales, participant notamment à des pièces de théâtre engagées et mettant en scène des histoires souvent radicales. Adepte de la redistribution des richesses, Ritt a trouvé le personnage parfait pour retranscrire sa hargne à l’écran.

Norma Rae est un personnage fictif basé sur l’histoire vraie de Crystal Lee Sutton, une militante des

années 70 qui s’est battu aux côtés du syndicaliste Eli Zivkovich pour affilier les employés de l’usine J.P. Stevens au syndicat des employés de l’industrie du vêtement et du textile ACTWU. Le film reprend certains éléments de sa vie, tout en prenant certaine libertés. Norma Rae (Sally Field) est une veuve, mère de deux enfants qui vit avec ses parents et travaille, tout comme eux, à l’usine textile d’une petite ville baptiste du Sud des États-Unis. Les conditions de travail des ouvriers de la fabrique sont très mauvaises, et aucun d’eux n’est syndiqué. C’est pour cela qu’un syndicaliste new-yorkais, Reuben Warshowsky (Ron Leibman) vient à l’usine pour convaincre les ouvriers de l’importance de créer un syndicat dans l’usine. Norma Rae, plus indépendante d’esprit, est la première à s’engager avec lui et commence à lutter pour améliorer les conditions de travail des ouvriers de l’usine, ce qui passe par la création d’un syndicat 

L’histoire d’un combat

Il y a 43 ans, ce film racontait donc l’histoire d’une révolte, d’une prise de conscience politique destinée à changer le cours des choses. On ressent une passion évidente de Martin Ritt envers ce combat mené par une femme courageuse qui ose braver un monde déjà régi par ses propres règles. Une femme ordinaire, mue par une colère intérieure et désirant vivre dignement. Grâce à l’énergie dévastatrice de Sally Field, NORMA RAE ne tombe jamais dans le piège du film académique. L’actrice retrouve la vigueur qui a fait d’elle une vedette dans les années 60, incarnant cette femme à la détermination sans faille communiquant une force de persuasion indéniable. Dans sa carrière, il y aura un avant et un après Norma Rae : une reconnaissance internationale et un Oscar de la meilleure actrice à la clé.

S’intégrant dans le mouvement frondeur du cinéma américain des 70s, NORMA RAE n’a jamais eu vraiment la postérité d’oeuvres plus sérieuses et austères. Peut-être parce que Martin Ritt ne possède pas l’aura d’un Alan J.Pakula ou Sydney Lumet. Quoi qu’il en soit, sa carrière est à redécouvrir tant elle regorge de films étonnants et particulièrement édifiants.

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