Batman, Tim Burton s’attaque au justicier de Gotham

Ce n’est qu’après le succès de BEETLEJUICE que Tim Burton peut concrétiser le projet BATMAN. La Warner bros, réticente à donner pour de bon le feu vert, a immédiatement débloqué la situation après BEETLEJUICE, estimant que le cinéaste était indéniablement l’homme idéal pour porter à l’écran l’un des personnages DC les plus célèbres du monde.

Des choix difficiles

Officiellement, la production de BATMAN est officiellement lancée la semaine suivant la sortie de BEETLEJUICE ! Burton demande à Warren Skaaren, coauteur de son précédent film, de modifier quelques points centraux de l’histoire. En constante évolution, l’intrigue sera modifiée même durant les prises de vues. Un procédé devenu habituel aujourd’hui où les blockbusters sont constamment remaniés. Attiré par l’affrontement entre deux monstres sociopathes (à comprendre, Wayne et le Joker), le cinéaste va se mettre quelques fans à dos en changeant radicalement certains points de la mythologie. Les débats vont ensuite se concentrer sur le casting, sujet ô combien épineux où Tim Burton va devoir fermement batailler avec le studio.

Dans la peau de Bruce Wayne / Batman, le metteur en scène aimerait bien y voir Pierce Brosnan. Celui qui devait déjà incarner James Bond dans TUER N’EST PAS JOUER (il fut écarté à cause de la série REMINGTON STEELE), n’est pas prêt à se lancer dans cette aventure pour une bonne raison : s’il accepte d’être Batman, il peut définitivement Adieu à 007. Il décline donc l’offre. Le studio fait le tour d’horizon de toutes les vedettes de l’époque (confirmées ou en devenir) : Robert Downey Jr., Kurt Russell, Kevin Costner, Patrick Swayze, Richard Gere, John Travolta, Mickey Rourke, Mel Gibson, Daniel Day-Lewis et même l’inévitable Sylvester Stallone. Le producteur Jon Peters, quant à lui, pousse pour un choix bien plus surprenant : Michael Keaton. Les fans commencent déjà à hurler. Qu’importe, tout le monde valide l’acteur qui incarnera alors un Bruce Wayne étonnant qui sera finalement… très apprécié du public ! Cependant, Keaton est bien conscient que LA star du film s’appelle Jack Nicholson. L’acteur de SHINING incarne ici un

Joker fou et sarcastique pour une prestation qui demeure l’une des plus appréciées encore aujourd’hui. Le comédien empochera la modique somme de 6 millions de dollars pour son rôle, ce qui encourage forcément la production de lui donner plus de temps d’écran (histoire que l’investissement soit bien rentable). Résultat, il apparaît plus que Michael Keaton qui incarne tout de même le personnage principal…

Un engouement sans précédent

BATMAN restera aussi dans les mémoires grâce à son marketing qui changera à tout jamais la face d’Hollywood. Médiatiquement, le film occupe tous les terrains dès le début de l’année 1989 dans de grandioses proportions. La Batmania est inévitable : la musique Batdance de Prince cartonne sur les ondes, le trailer s’impose sur tous les écrans et les affichages sont innombrables (et surdimensionnés). Sylvester Stallone déclarera plus tard que le film a « tué » les héros des eighties. Comme un avant-goût de la surenchère super-héroïque actuelle… L’immense carton du film va impressionner tout le monde, y compris la Warner Bros. avec des recettes s’élevant à 413,1 millions de dollars dans le monde (soit l’équivalent de 977 millions aujourd’hui). À partir de là, Hollywood va se mettre en tête que le concept des franchises à gros budget et à grosse promotion sera le nouvel étendard des années à venir.

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