Douze avant d’entamer son incontournable trilogie sur Spider-Man, le réalisateur Sam Raimi réalisait son premier long-métrage inspiré des comic-books avec DARKMAN.

Une volonté d’adaptation

Alors qu’il sort tout juste de la suite d’EVIL DEAD, Sam Raimi réfléchit à son futur projet. Il aimerait se tourner vers une adaptation et pense, un temps, à s’intéresser à Batman, un personnage qui l’a toujours

fasciné. Toutefois, la Warner travaille déjà avec Tim Burton sur le film que l’on connaît. Raimi a eu une autre idée en tête : mettre en scène The Shadow, un célèbre héros de Pulp dans les années 30 / 40 qui a ensuite connu un certain succès avec un feuilleton radiophonique, des comics books eu même des films. Malheureusement, le cinéaste n’obtient pas les droits de l’oeuvre originale qui sera finalement portée à l’écran en 1994 par Russell Mulcahy avec Alec Baldwin dans le rôle-titre.

Il décide alors de créer un personnage qui serait connecté à toutes ces histoires qu’il a lues étant enfant. Il souhaite également rendre hommage aux célèbres films d’horreur d’UNIVERSAL des années 30. Ainsi né Darkman, alter ego de Peter Westlake, un généticien de génie qui vit heureux avec sa petite amie Julie Hastings, avocate pour l’entreprise Strack. Le jour où cette dernière récupère un document rapportant les agissements douteux de Louis Strack et que les preuves finissent par arriver dans le laboratoire de Peyton, Louis Strack envoie des tueurs pour le récupérer. Victime d’un massacre sanglant, Peyton survit, bien qu’il soit gravement blessé et défiguré. Grâce à ses travaux sur une peau synthétique, il met en place un plan pour assouvir sa vengeance contre ceux qui l’ont laissé pour mort.

Liam Neeson, un ami qui prend la place

Pour son projet, il peut s’appuyer sur un studio, UNIVERSAL, qui lui cédera 16 millions de dollars pour la production. Une belle somme qui l’oblige toutefois à renoncer au comédien qu’il avait en tête pour incarner Peter Westlake : Bruce Campbell. Son acolyte de toujours n’aura pas les faveurs des dirigeants qui préféreraient un comédien plus reconnu. Sans rancune pour l’interprète de Ash qui tiendra finalement un petit rôle dans le film. Gary Oldman est ensuite sondé avant que Bill Paxton ne soit sérieusement envisagé après son audition réussie. Sûr de lui, il vante déjà ses propres mérites auprès de ses amis, ce qui va finalement lui porter préjudice : un certain Liam Neeson décide lui aussi de tenter sa chance et obtient alors le rôle ! Une anecdote amusante, mais un fait qui n’a pas plu du tout à Paxton qui coupera les ponts avec son ami durant de nombreuses années…

Neeson ne sera pas déçu par l’aventure, lui qui devra subir des heures de maquillages tout en jouant principalement avec un masque. L’acteur s’est préparé en contactant diverses sociétés qui aidaient des personnes défigurées à réintégrer la société. En parallèle, Sam Raimi recevra de l’aide de la part des frères Coen qui officieront en tant que script doctor (un boulot qui consiste à retravailler un script pour l’améliorer). Ils apportent notamment quelques touches d’humour noir, l’une des caractéristiques phares de leur cinéma.

Sorti en 1990, DARKMAN rencontrera un joli succès en totalisant 48 millions de dollars de recettes, soit trois fois sa mise de départ. Deux suites verront également le jour, nommés DARKMAN 2, LE RETOUR DE DURANT et DARKMAN 3. Elles sortiront uniquement sur le marché de la vidéo en 1995 et 1996. Aujourd’hui, le film de Sam Raimi a un poil vieilli à cause de quelques effets désormais datés. Il y avait aussi de grandes ambitions visuelles de la part du cinéaste, qui s’avéreront finalement bridées par un budget limité. Reste une solide histoire qui annonce clairement, par bribes, le futur SPIDER-MAN et un excellent casting avec, notamment, Frances McDormand et bien sûr Liam Neeson. Après DARKMAN, Raimi ira bouclé sa trilogie EVIL DEAD avant de pousser les portes du western avec MORT OU VIF.

Catégories : dossiers

0 commentaire

Laisser un commentaire

En savoir plus sur L'Antre du cinéphile

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading