A l’occasion de la sortie ce mercredi du nouvel épisode de la saga, ALIEN ROMULUS, revenons sur l’ensemble de la saga culte, avec les six épisodes classés du pire au meilleur (et c’est purement subjectif, bien sûr !).
6. ALIEN COVENANT (2017) de Ridley Scott
En l’état, débarrassé du poids du mythe ALIEN, COVENANT est un honnête spectacle, bien réalisé (la photographie est belle, la mise en scène de Scott est maîtrisée) et assez rythmé. Le problème, c’est quand on le raccroche à l’ensemble de la saga. Trop d’éléments ne fonctionnent pas et cassent littéralement le mystère instauré par le premier ALIEN. Pire, il écroule même les enjeux que PROMETHEUS avait plutôt bien amené. Ainsi, les ingénieurs sont tous exterminés par David dans une séquence très maladroite qui écrase en quelques secondes les pistes du précédent volet (Scott a avoué s’être trompé avec PROMETHEUS). C’est donc David, un androïde, qui a confectionnait l’Alien ? Un vrai parti pris qui va à l’encontre de l’essence même de la saga même si le cinéaste laisse planer l’idée d’une éventuelle évolution génétique. On a vite compris le problème majeur de cette série de préquelles : Scott ne parvient jamais réellement à prendre une décision radicale et se laisse toujours une porte de sortie pour contenter les fans à l’avenir. Un dernier film est d’ailleurs en préparation.
5 – ALIEN 4, LA RESURRECTION (1997) de Jean-Pierre Jeunet
Ce qui est fort dans cette saga, c’est que chaque opus parvient à se différencier du précédent par une nouvelle approche ou un style visuel différent. C’est encore le cas ici avec le français Jeunet qui embarque ses idées dans l’aventure. On y retrouve donc du cynisme, des scientifiques complètement barrés et un aspect organique nauséeux. D’une séquence aquatique improbable à un alien mi extra-terrestre, mi humain, le cinéaste est parti dans toutes les démesures. Bizarrement, le film n’est pas déplaisant grâce à quelques séquences superbement menées (notamment la découverte des autres clones par Ripley, tout droit sortis de l’univers d’un David Lynch). On apprécie aussi les personnages de durs à cuirs et particulièrement celui de Ron Perlman. Malheureusement, il faut reconnaître que l’ensemble s’essouffle et que ramener Ripley par le biais d’un clone n’était pas une bonne idée. La fin est littéralement nanardesque avec cet hybride qui mourra par la petite fenêtre du vaisseau !
4 – ALIEN 3 (1992) de David Fincher
Film mal-aimé à sa sortie, c’est un peu le volet que tout le monde a envie de détester. Pourtant, il est loin d’être si mauvais même s’il reste effectivement un film un peu malade, conséquence des nombreuses divergences durant la production. Cependant, Fincher avec son style ténébreux et plus froid, instaure une ambiance très sombre avec cette planète qui abrite les pires prisonniers de la Terre. Un endroit désespéré où Ripley va faire sa loi. Elle est encore une fois l’un des atouts majeurs du métrage surtout que Sigourney Weaver, à l’époque, avait accepté de se raser le crâne. La puissance de son regard et la force de ses convictions se ressentent à chaque instant. Face à elle, un alien différent, sorti du corps d’un chien. L’affrontement est parfois spectaculaire et violent, mais se perd dans un final très confus où le montage est assez catastrophique. A noter aussi la bonne performance de Charles Dance (futur Tywin Lannister de GAME OF THRONES) dans un rôle de confident auprès de Ripley.
3 – PROMETHEUS (2012) de Ridley Scott
Il y a plusieurs niveaux de lecture pour ce retour aux sources de la saga. D’abord, on est déçus. La première vision nous laisse sceptique, la deuxième nous fait mieux comprendre les choses et la troisième se révèle littéralement emballante. Le problème du film à sa sortie c’est que Ridley Scott a voulu joué la carte de l’original alors que PROMETHEUS était bel et bien rattaché à ALIEN. Quand on prend en compte ce constat évident, ce prequel prend une autre dimension et se révèle même parfaitement intrigant. L’ambiance visuelle est sublime (la planète des Ingénieurs avec ce superbe temple) et le scénario nous montre enfin la Weyland enterprise, source de tous les problèmes de la saga. Même s’il n’a pas répondu à toutes les questions posées, PROMETHEUS met en lumière les origines de toutes choses et prend une dimension métaphysique particulièrement intéressante. Son problème majeur ? Que COVENANT existe…
2 – ALIENS, LE RETOUR (1986) de James Cameron
L’horreur et la lenteur dynamitées par un jeune réalisateur qui n’est pas encore le roi du monde. Comment réinventer le mythe tout en poursuivant l’histoire du premier volet ? Cameron rehausse alors tous les enjeux, fait passer 57 ans entre les deux aventures et développe tous ses thèmes dans un feu d’artifice visuel très réussi. Il compose parfaitement l’intrigue, jouant avec les sentiments d’une Ripley toujours aussi incroyable tout en pointant du doigt les objectifs des grands industriels qui défient souvent toute logique et pensée humaine. L’équipe de marines qu’il embarque avec lui est vraiment attachante et leurs disputes allègent la tension même si Cameron en rajoute dans quelques scènes qu’on pourrait croire dérivées de FULL METAL JACKET. Tout culmine vers un final grandiose avec cette Reine au design impeccable et à la puissance visuelle et sonore inouïes.
1 – ALIEN, LE HUITIEME PASSAGER (1979) de Ridley Scott
Anxiogène et mystérieux, ALIEN se laisse aller à une forme de lenteur qui fait monter la tension progressivement. Le revoir est la preuve que ce gigantesque film n’a pas vieilli grâce aux superbes travaux de H.R Giger et de l’équipe technique toute entière. Tout le monde l’a copié, mais personne ne l’a égalé. Ses travellings à l’intérieur du vaisseau font toujours aussi froid dans le dos, les attaques de l’alien, parfaitement distillées, font encore mouche et Ripley est bien l’une des plus grandes figures féminines héroïques du cinéma. Grâce à son inventivité de tous les instants et à nos questionnements intérieurs (le scénario est volontairement opaque si bien qu’on se pose une multitude de questions à la fin), ALIEN reste encore et toujours le meilleur opus de la saga. Même si pour beaucoup, il y a débat avec le suivant.