Mortal Combat, retour au sein des 90s

Cet article, c’est presque une lettre rendant hommage à ce film complètement cintré avec un Christophe Lambert légendaire. MORTAL KOMBAT version 1995 est parfaitement mauvais, on le sait bien, mais lorsqu’on visionne la version 2021, on se dit qu’en fait c’était peut-être pas si mal.

Paul W.S Anderson à la barre

Il faut aussi rembobiner trois décennies en arrière pour se replonger un peu dans ce long-métrage si particulier. MORTAL

KOMBAT sort sur les bornes d’arcade en 1992 et devient rapidement un phénomène, à une époque où l’essor du jeu vidéo s’apprête à connaître l’avènement messianique de la toute première Playstation. Le jeu, ressemblant fortement à STREET FIGHTER, se démarque par sa violence exagérée et quelques graphismes numérisés extraits de séquences d’acteurs. Rapidement, le jeu est phénomène et MORTAL KOMBAT II assoit la réputation du jeu qui sera donc disponible sur les consoles de l’époque. New Line Cinema, intrigué par ce succès va finalement lancer la production d’un film. 

Doté d’un budget de 24 millions, Paul W.S Anderson, alors jeune cinéaste seulement auteur du méconnu SHOPPING, est aux manettes. On sait aujourd’hui ce que deviendra le réalisateur et on ne s’étonne plus aujourd’hui de ses nombreux débordements. MORTAL KOMBAT reste, à mes yeux, franchement sympathique et se laisse regarder avec un certain plaisir. Peut-être parce que tout fleure bon le nanar, des effets ratés, aux dialogues d’une platitude affolante jusqu’à la mine inoubliable et ridicule de notre bon vieux Christophe Lambert. 

La “belle” époque

Sans jamais se demander dans quelle direction il part, Paul W.S Anderson s’éclate avec ses jouets et met en scène des bastons énergiques grâce à des acteurs assez athlétiques (bon, pas tous quand même, pour certains il faut remercier les doublures). J’avais oublié à quel point Robin Shou était vif. Le pire, c’est d’être pratiquement admiratif de la bêtise constante du scénario qui ne s’efforce jamais de caractériser un seul de ses personnages autrement que par l’humour lourd et les combats. Mais dans le fond, qui s’en soucie ? Regarder MORTAL KOMBAT, c’est se replonger dans une époque. Pour les ados de 1995, cette première adaptation était fébrilement attendue et une forme de phénomène s’est rapidement emparé d’eux. La musique techno culte a aussi fait partie du folklore tandis que chacun se partageait les meilleurs souvenirs en sortant de la salle. Meilleurs souvenirs, vraiment ? Des déçus, il y en a eu,

mais impossible de passer à côté de ça, réellement. L’enthousiasme était véritable et je crois qu’aujourd’hui cette empathie envers cette version demeure inébranlable chez beaucoup d’aficionados. Mince alors, j’en suis presque venu à apprécier ce bon vieux Prince Goro, roi de la parlote avec son animatronique réussie une fois sur dix. J’ai presque de la sympathie pour l’ignoble Bridgette Wilson, summum de contre-performance (dites-vous qu’à la base, c’est Cameron Diaz qui devait l’incarner…) et que dire de ce bon vieux Christophe Lambert (oui encore lui) avec son rire venu d’une autre planète. 

Contrairement à la version de 2021, on rit beaucoup devant le film de Paul W.S Anderson, lui qui réussira à détruire quelques années plus tard la franchise RESIDENT EVIL au cinéma. Quand le long-métrage se termine, on commence à se dire que ce serait pas mal de poursuivre l’aventure avec l’extraordinairement mauvais MORTAL KOMBAT, DESTRUCTION FINALE réalisé par John R.Leonetti. Comme dirait Lambert : “Ah, Ah, Ah” ! 

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