Bienvenue à Gattaca, la prédestination selon Andrew Niccol

Avant BIENVENUE À GATTACA, Andrew Niccol travaille dans la publicité puis réussit à vendre un scénario appelé THE TRUMAN SHOW. Celui-ci accouchera d’un fabuleux film réalisé par Peter Weir. Il ouvre les portes du métier à Niccol qui a déjà en tête son projet.

Un script pertinent

Pour un premier film, la maîtrise est déjà totale, la force du récit imparable. Dans un monde parfait, Gattaca est un centre d’études et de recherches spatiales pour des jeunes gens au patrimoine génétique impeccable. Jérôme Morrow (incarné par Jude Law) est un homme parfait. Patrimoine génétique impeccable, QI exceptionnel, il coche toutes les cases pour entrer au centre de recherches spatiales Gattaca, voire pour y réussir ensuite la batterie de tests qui feront de lui l’élu : un astronaute en route pour l’espace. Sauf que le Jérôme qui se plie docilement à une discipline militaire, n’est pas Jérôme, mais Vincent (Ethan Hawke), un « invalide » qui lui a emprunté son identité.

Niccol questionne ici le libre arbitre et la prédestination. Quel rôle doit-on remplir dans la société ? On parle ici d’eugénisme, un terme qui définit la science permettant d’améliorer les qualités héréditaires d’une race. Ou quand la biologie est déterminante dans le monde du futur. BIENVENUE À GATTACA vous fait peur ? Je ne vais pas vous rassurer en vous disant que le film a été élu en 2011 par la NASA comme le long-métrage de science-fiction le plus plausible de tous les temps. L’idée qu’on puisse altérer l’empreinte

génétique de l’être humain est effrayante, mais quelques travaux ont déjà été réalisés en ce sens. Andrew Niccol a crée une histoire visionnaire dont les émules se feront nombreux.

Un cinéaste rare

C’est une oeuvre hors normes, un pur chef-d’oeuvre qui traverse les années avec une facilité déconcertante. Ethan Hawke y est impressionnant, tout comme Jude Law qui tient là son premier rôle dans un film américain. Même le réalisateur ne fera jamais mieux par la suite, nous offrant tout de même le mémorable LORD OF WAR avec Nicolas Cage et tentant une autre anticipation avec TIME OUT qui parle là aussi de modification génétique où l’on ne vieillit plus à partie de 25 ans, mais qui aboutira à une monnaie d’échange assez flippante : le temps.

Peu prolifique, Niccol n’a réalisé que sept films en 24 ans de carrière. En 2013, LES AMES VAGABONDES, adaptation d’un best-seller écrit par Stephenie Meyer (l’auteure de TWILIGHT), aurait dû lui ouvrir la porte du très grand public. Mais ce fut un flop et le cinéaste décida alors de revenir à des films qui lui ressemblaient plus comme le troublant GOOD KILL en 2014 puis l’intimiste ANON en 2018.

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