Le top 10 des adaptations de Stephen King au cinéma

Stephen King est probablement l’un des auteurs les plus adaptés à l’écran, que ce soit au cinéma ou à la télévision. Certes, toutes ces transpositions n’ont pas été réussies, mais certaines ont marqué leur époque. Il ne s’agit pas ici de fidélité aux romans d’origine, mais une considération par rapport à la réussite du film ou non. Voici donc ce que je considère comme les 10 meilleures oeuvres tirées de l’univers du King.

10. SIMETIERRE réalisé par Mary Lambert (1989)

C’est probablement l’un des romans les plus noirs et les plus terrifiants de l’univers de Stephen King. Sans pour autant atteindre le niveau du livre, le film est lui aussi empli d’une tristesse abyssale, traversé par quelques séquences cauchemardesques. Cruelle et malsaine, la mise en scène de la réalisatrice est d’une terrible froideur rendant son univers souvent terrifiant. Une ambiance que ne parviendra jamais à retrouver le remake de 2019.

9. CHRISTINE de John Carpenter (1983)

Un film de commande pour John Carpenter qui parvient néanmoins à en faire une adaptation foisonnante. L’histoire de cette voiture tueuse est parfaitement captée, le cinéaste étant assez inventif pour compenser les coups de mous du script. Il y met toutes ses obsessions et marque clairement les esprits avec quelques séquences devenues cultes. En prime, une belle métaphore sur la relation que peuvent entretenir les hommes avec leur voiture…

8. THE MIST de Frank Darabont (2007)

Dans une petite ville des États-Unis, un père (Thomas Jane) et son fils se réfugient dans un supermarché où ils se retrouvent coincés avec un groupe de personnes. Alentour, un épais brouillard envahit en effet les lieux, masquant de monstrueuses créatures… Après LES EVADES et LA LIGNE VERTE, Frank Darabont adaptait une nouvelle fois King avec un film extrêmement efficace qui marqua les esprits par son final grandiose. Sa façon de traiter des rapports humains est l’une des forces d’u long-métrage qui pêche parfois par des effets spéciaux mal maîtrisés.

7. MISERY de Rob Reiner (1990)

Après STAND BY ME, Rob Reiner renouait avec Stephen King par le biais de MISERY, roman hautement anxiogène porté à l’écran avec un indéniable brio. Il fallait forcément deux comédiens de haute volée pour camper les personnages principaux, et on peut dire que Kathy Bates et James Caan s’en sortent haut la main. Tendu et nerveux, le superbe script rédigé par William Goldman nous offre quelques dialogues savoureux et s’avère être le point fort de cette adaptation réussie.

6. DEAD ZONE de David Cronenberg (1983)

Stephen King a toujours félicité Cronenberg des modifications apportées à son oeuvre DEAD ZONE. En effet, l’auteur trouve que les rajouts du cinéaste sont bénéfiques à l’histoire dans son ensemble. Grâce à un Christopher Walken impressionnant dans la peau du médium, DEAD ZONE nous propose plusieurs niveaux de lecture tout en rentrant dans la psychologie troublée de son personnage principal. Visuellement, le film a pris un petit coup de vieux, mais l’efficacité du résultat final demeure incontestable.

5. STAND BY ME de Rob Reiner (1986)

STAND BY ME est le premier film non horrifique adapté de l’oeuvre de Stephen King. Un fait significatif et qui montre que l’auteur fut souvent associé à un genre qu’il a réellement sublimé. Adapté de sa nouvelle LE CORPS, STAND BY ME n’est qu’une histoire d’un passage à l’âge adulte où l’on suit quatre adolescents qui décident de partir un week-end de l’été 1959 à la recherche du cadavre d’un garçon de leur âge, fauché par un train à une trentaine de kilomètres de Castle Rock, leur petite ville trop tranquille de l’Oregon. On chemine avec ces enfants le long de la voie ferrée dans ce récit initiatique, tourné dans de superbes décors naturels de l’Amérique profonde. La superbe performance du quatuor d’acteurs (River Phoenix, Will Wheaton, Jerry O’Connell et Corey Feldman) y est aussi pour beaucoup dans la réussite de cette très belle adaptation.

4. LA LIGNE VERTE de Frank Darabont (1999)

Diffusé encore et encore à la télévision, LA LIGNE VERTE a gagné ses galons de film culte au fil des années. Un chef-d’oeuvre d’émotions, porté par les interprétations phénoménales de Tom Hanks et Michael Clark Duncan. Darabont sublime le roman de King, s’abandonnant plus facilement aux larmes et à l’humanité de ses personnages malgré un contexte très sombre. Un film imposant qui n’a toujours pas pris une ride.

3. SHINING de Stanley Kubrick (1980)

Jack Torrance, un écrivain raté en mal d’inspiration, accepte de garder un grand hôtel de luxe perdu dans les montagnes Rocheuses du Colorado, le temps de sa fermeture un long hiver. Il s’installe avec sa femme et son enfant, aux pouvoirs extralucides, dans ce palace désert. Mais avec l’isolement, il sombre progressivement dans la folie meurtrière… En quelques lignes, on comprend vite pourquoi l’obsessionnel Stanley Kubrick s’est occupé de cette adaptation. SHINING est un époustouflant tourbillon d’images, de sons et de visions absolument phénoménales (rentrées depuis dans l’inconscient collectif). King déteste cette adaptation car, selon lui, elle dénature son livre. Mais il faut quand même avouer que c’est un sacré grand film !

2. LES EVADES de Frank Darabont (1994)

Carrément considéré comme « le plus grand film de tous les temps » (oui, c’est un peu abusé), LES EVADES reste un film assez éblouissant. Stephen King ne tarit d’ailleurs pas d’éloge sur cette adaptation qu’il considère comme l’une des meilleures jamais réalisées. Sobre et émouvant, ce film est aussi (et surtout) une magnifique histoire d’amitié entre deux détenus, merveilleusement campés par Morgan Freeman et Tim Robbins. À l’époque, les critiques l’ont adoré et le film fut nommé sept fois aux Oscars, tandis que les spectateurs lui ont réservé un accueil glacial (à peine 28 millions de dollars de recettes). Ce n’est qu’avec le temps que LES EVADES fut réévalué.

1. CARRIE, AU BAL DU DIABLE de Brian de Palma (1976)

L’oeuvre de Stephen King au cinéma fut portée par quelques cinéastes de renom. C’est aussi pour ça que certains films ont retenu l’attention. Mais quel autre long-métrage que CARRIE est parvenu à ce niveau de perfection narrative et visuelle ? Brian de Palma signe un véritable classique avec cette adaptation du premier roman de King. Cette parabole sur la puberté féminine est interprétée avec une force foudroyante par Sissy Spacek, s’avérant être une véritable leçon de mise en scène à tous les niveaux. Et que dire de l’inoubliable scène de bal, sommet de dramaturgie, mêlant tristesse et colère avec une rage démesurée ? Un chef-d’oeuvre indémodable.

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