No Country For Old Men, le western urbain des Coen

Nous sommes en 2005 et les frères Coen sont en train de bosser sur l’adaptation du roman écrit par James Dickey, TO THE WHITE SEA. C’est le producteur Scott Rudin qui vient les chercher pour réaliser ce qui constituera l’un de leurs meilleurs film : NO COUNTRY FOR OLD MEN.

Changement de ton

Rudin vient d’acheter les droits du roman écrit par Cormac McCarthy et semble certain que ce projet est fait pour les frères Coen. Ces derniers traversent d’ailleurs une période plus

compliquée dans leur carrière, les deux derniers films mis en scène s’éloignant un peu de leur style habituel : INTOLERABLE CRUAUTE, porté par George Clooney et Catherine Zeta-Jones, est une comédie romantique à l’humour noir assez sage. LADYKILLERS, plus dynamique, mettait en scène un Tom Hanks en grande forme (comme souvent) dans un casse rempli d’ironie. Pas le plus spectaculaire du duo, mais assez pour satisfaire les cinéphiles. Malgré tout, les recettes de ces deux films n’atteignent pas le plafond espéré. Les deux frères veulent donc relancer une nouvelle dynamique et acceptent la proposition de Rudin. 

NO COUNTRY FOR OLD MEN arrive donc à point nommer et reste un sommet de film noir, autant qu’un western urbain mettant en scène des personnages agissant comme des ombres, prêts à remplir leurs propres objectifs tout en laissant quelques cadavres en route. L’incarnation de Javier Bardem en tueur à gages psychopathe cristallise tous les enjeux de cette plongée dans les ténèbres. L’humour noir macabre des cinéaste fait encore mouche, eux qui demandent aux spectateurs de plonger dans univers désincarné, froid comme la mort. 

Un film puissant

Parfaitement maîtrisé, porté par un casting incroyable (outre Bardem, les interprétations de Josh Brolin, Tommy Lee Jones et Woody Harrelson sont

également impressionnantes) et une réalisation sèche, sans concession, NO COUNTRY FOR OLD MEN cartonne (162 millions de dollars de recettes) et s’offre quatre oscars : meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur second rôle masculin (pour Bardem) et meilleur scénario adapté. Il gagnera d’autres récompenses, notamment plusieurs BAFTA et GOLDEN GLOBES. Les frères Coen, eux, feront BURN AFTER READING et A SERIOUS MAN, un dytique plus profond qu’il n’y paraît, avant de revenir secouer la planète cinéphile avec le fabuleux TRUE GRIT en 2010 et l’exceptionnel INSIDE LLEWYN DAVIS en 2013.​

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