Mondwest, le premier film de Michael Crichton

À seulement 31 ans, Michael Crichton, réalisait son premier film après avoir écrit quelques romans avec un certain succès d’estime. Certes, il n’a pas encore atteint la popularité qu’il gagnera des années plus tard avec JURASSIC PARK, mais en 1973 ce n’est déjà plus un inconnu.

Un script inspiré

Il n’adapte pas ici l’un de ses ouvrages, mais réalise un script original qu’il a développé après un séjour à Disneyland. Impressionné par les personnages animatroniques de l’attraction PIRATES DES CARAÏBES, il

s’est donc lancé dans l’écriture de cette histoire qu’il trouvait trop visuelle pour la rédiger en tant que roman. Cette drôle d’histoire où un parc d’attraction commence à dérailler ne rassure pas les majors. Crichton parvient tout de même à se lier avec la MGM qui lui accorde un budget assez limité pour mettre en scène son histoire. L’auteur perd un peu le contrôle de son projet, n’ayant aucune maîtrise sur le casting. Pire, le studio demande constamment des réécritures qui finissent par modifier considérablement l’esprit du film. Crichton parviendra tout de même à trouver un terrain d’entente et à défendre ses idées pour qu’elles soient majoritairement conservées dans la version finale.

Là où le studio ne transige pas, c’est sur la nécessité d’avoir une grande tête d’affiche, quitte à faire des économies sur les autres personnages. Dans le rôle du Gunslinger, l’immense Yul Brynner est approché et livrera l’une de ses dernières grandes prestations. Immense vedette de l’époque, l’acteur est un atout considérable pour attirer le grand public même si son salaire reste élevé. L’Histoire retiendra que la suite de MONDWEST, LES RESCAPES DU FUTUR, marque son ultime apparition à l’écran… L’acteur reprend ici la même attitude que son personnage dans LES 7 MERCENAIRES et s’avère parfaitement monolithique. Grâce à sa prestation austère et terriblement froide, il fait basculer MONDWEST dans une autre dimension.

Un film toujours aussi efficace

Cinquante ans plus tard, le film fonctionne toujours autant grâce, aussi, au scénario rigoureux signé Crichton. Si on décèle quelques scories ici ou là, il réussit à nous impliquer pas à pas dans son histoire. Cette dernière nous mène ensuite vers la catastrophe qui fonctionne grâce à cette mise en place nécessaire. C’est efficace, limpide et accrocheur. Tout ce qui fera la réussite du cinéma de Steven Spielberg ou James Cameron, deux cinéastes qui ont toujours prôné cette approche. Rien d’étonnant que 20 ans plus tard, le premier adaptera JURASSIC PARK écrit par Crichton. Finalement, malgré ses louables qualités esthétiques et son ambition démesurée, la série WESTWORLD n’a jamais réussi à retrouver l’efficacité de MONDWEST, le show se perdant au fur et à mesure dans ses innombrables arcs narratifs.

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