Justice Sauvage, la virée brutale de Steven Seagal

De nombreux cinéphiles apprécient Steven Seagal pour ce qu’il est : un débiteur incontournable de séries B voire Z dans lesquelles il répète à peu près toujours la même chose. Le bon vieux principe du nanar assumé qui existe pour faire plaisir à ses adeptes et qui né souvent d’une indéniable passion de la part de ses artisans.

JUSTICE SAUVAGE est toutefois autre chose pour Seagal. Oui, c’est certainement son meilleur film et indéniablement l’un des plus violents. Un flic aux méthodes expéditives de New York traque un caïd de la drogue de sa connaissance, qui a tué son collègue et ami d’enfance. Gino Felino (Seagal) et Richie Madano (William Forsythe) ont vécu dans le même quartier à New York. Mais Richie est devenu un trafiquant de

drogue accro à la drogue, tandis que Gino a choisi le bon côté de la justice en devenant policier à Brooklyn, marié et père d’un garçon. Un jour, le malfrat tue le coéquipier et ami d’enfance du policier, Bobby Lupo sous les yeux de sa famille. Gino part à sa recherche afin de le faire payer tandis que Don Vittorio (Ronald Maccone), le caïd à qui appartient le territoire où Lupo fut tué, envoie ses hommes aux traces de Madano…

Seagal, le terrible

Si le film réalisé par John Flynn (qui, deux ans plus tôt, a collaboré avec Sylvester Stallone sur HAUTE SECURITE) possède quelques séquences d’une grande violence, il est également animé par une ambiance typique des 80s avec ses codes à respecter (les flics aux méthodes expéditives, les bas-fonds de la ville, les mafieux douteux). Seagal n’a jamais été très bon acteur, mais ce qu’il a à faire, il le fait bien : la baston, il s’y connaît et il n’hésite pas à mettre ses capacités physiques en avant pour s’imposer. Mais en tant que producteur du film, le comédien exige un contrôle total et la nécessité de se mettre davantage en avant. Ainsi, il coupe plus de trente minutes du métrage original, coupant au passage de nombreuses scènes de son camarade William Forsythe qui prenait plus de place à l’écran. Une attitude qui rejoint son comportement désagréable sur le plateau de tournage. De l’avis général, Steven Seagal fut un cauchemar ambulant…

Entre colères froides, intimidations et retards, il va s’attirer les foudres des autres membres techniques dont le réalisateur John Flynn qui déclarera des années plus tard. « J’ai vraiment aimé travailler avec Bill Forsythe et Jerry Orbach, mais pas du tout avec Steven Seagal. En plus de son ego surdimensionné, il était constamment en retard ce qui a fortement impacté notre calendrier de tournage. ». Même son de cloche pour l’actrice Julianna Margulies qui s’est vue régulièrement bousculée par son camarade dont elle détestait l’attitude.

Carton plein

Quoi qu’il en soit, JUSTICE POUR TOUS en avril 1991 aux USA et se classe en tête du box-office, récoltant plus de 40 millions de dollars (pour 14 millions de budget). Après le succès de ses trois derniers films (outre celui-ci il y a eu auparavant ECHEC ET MORT puis DESIGNE POUR MOURIR), Seagal est désormais perçu comme le digne successeur des « action men » de l’époque comme Schwarzenegger et Stallone. Le carton de PIEGE EN HAUTE MER un an plus tard confortera cette position avant que tout ne s’effondre…

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