Frankenstein, Robert de Niro dans la peau du célèbre monstre

Nous sommes en 1993 et le succès du DRACULA de Francis Ford Coppola a donné des idées aux auteurs hollywoodiens. Ainsi, Steph Lady et Frank Darabont rédigent un script sur un autre célèbre monstre : Frankenstein.

Une adaptation plus proche du roman

Leur source provient avant tout du roman rédigé par Mary Shelley en 1818 et intitulé FRANKENSTEIN OU LE PROMETHÉE MODERNE. Francis Ford Coppola envisage sérieusement de le mettre en scène pour relier

directement cette histoire à celle narrée dans DRACULA. Finalement, il assumera plutôt un statut de producteur et son nom sera grandement utile pour boucler un budget conséquent (45 millions de dollars). Tim Burton s’intéresse alors au projet, lui qui voue une admiration sans borne à Frankenstein. Mais entre la sortie de BATMAN, LE DEFI et la préparation du film ED WOOD, difficile de trouver un moment pour s’occuper du projet. Finalement, cette nouvelle version sera attribuée à un réalisateur fan de Shakespeare qui va être propulsé sur le devant de la scène avec beaucoup d’argent en jeu : Kenneth Branagh.

Non content d’être metteur en scène, il va également interpréter le rôle principal, Victor Frankenstein. Pour le rôle d’Elizabeth, c’est Helena Bonham Carter qui est choisie après qu’Emma Thompson ait refusé pour cause d’emploi du temps incompatible. Concernant la créature, la production veut un acteur de renom, capable d’attirer le public tout en parvenant à endosser un rôle bien plus compliqué qu’il n’y paraît. La liste est longue, mais trois acteurs sont sérieusement envisagés : Arnold Schwarzenegger, Gérard Depardieu (qui a les faveurs de Brannagh) et Robert de Niro. C’est finalement ce dernier qui se glisse dans la peau abîmée de ce monstre iconique. Avec sa méthode héritée de l’Actor’s Studio, le comédien tente de percer la psychologie d’un personnage troublé et troublant. Il modifie sa voix avec la rigueur qui le caractérise et n’hésite pas à étudier le comportement des personnes victimes d’accidents cardio-vasculaires. Il va également se raser l’ensemble du corps et s’imposer de longues heures de maquillage afin de disparaître derrière la créature.

De nombreux désaccords

Malgré de belles qualités esthétiques et un Robert de Niro impressionnant, FRANKENSTEIN n’aura jamais obtenu la même considération que le DRACULA de Coppola. L’entente entre celui-ci et Branagh sera d’ailleurs très mauvaise lors du tournage, les deux étant constamment en désaccord sur la direction que doit prendre le film. Coppola ira même jusqu’à exprimer des regrets de ne pas avoir pris le poste de réalisateur quand il s’aperçoit des volontés du cinéaste britannique ! Frank Darabont a aussi beaucoup de mal à retrouver l’esprit du script… Le film sera finalement renié par à peu près tout le monde, le montage final ne faisant aucunement l’unanimité. Au box-office, FRANKENSTEIN s’en sortira plutôt bien en amassant 112 millions de dollars, un chiffre honorable qui rembourse son budget de production. Après cette étape, Branagh retournera à ses amours shakespeariens avec l’adaptation cinématographique d’Othello.

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