Mortal Engines, l’échec d’un blockbuster ambiteux

Adaptant le premier roman écrit par Philipp Reeve, Christian Rivers a sorti l’artillerie lourde pour son premier film en tant que réalisateur. Bien aidé par le maître Peter Jackson à la production (qui avait envisagé de le réaliser lui-même durant un temps), le

néo-cinéaste ne s’est pas lancé dans une tâche aisée. Il s’en est sorti avec les honneurs en présentant un univers atypique et riche doté d’un potentiel hors normes. Malheureusement, le grand public n’a pas vraiment répondu présent…

Une belle ambition visuelle

MORTAL ENGINES démarre fort : une séquence impressionnante de chasse dans ce nouveau monde où des villes mouvantes dévorent d’autres villes. Toute une galerie de personnages nous est alors présentés et on commence l’aventure avec de nombreuses informations qui s’accumulent et qu’il faut suivre sous peine d’être un peu perdu, surtout ceux qui n’ont pas lu le bouquin. Rivers connaît d’ailleurs des problèmes dans l’exposition de ses enjeux, patinant parfois en terme de rythme et se laissant dominer par une écrasante narration qui doit présenter son univers, mais aussi raconter une histoire. Faisant quelques choix malheureux par rapport au roman (surtout concernant Thaddeus Valentine), le cinéaste ne parvient pas non plus à relier le spectateur aux personnages qui demeurent plutôt lisses à la différence du roman. Ainsi, Hester Shaw semble moins combative tandis que Katherine ne possède aucune vraie profondeur à l’instar de Tom. Seul Shrike, le monstre mi-homme mi-machine, étonne dans sa dimension dramaturgique qui se révèle être très intéressante. L’intensité de son regard et les émotions qu’il véhicule lui donne une ambivalence émouvante. 

Là où le film réussit son pari, c’est clairement sur le plan visuel : que ce soit ces villes mouvantes, les décors d’une terre piétinée par les énormes machineries des cités ou encore Port-Céleste une ville aérienne grandiose, les décors sonttrès réussis et nous offrent une vraie ampleur rehaussée par des séquences d’action rondement menées. Outre l’introduction, Christian Rivers ne lésine pas sur le rythme, enchaînant les affrontements quitte à en faire un peu trop dans un dernier quart d’heure qui s’étire. Mais le divertissement reste d’une générosité remarquable, chaque plan ayant la volonté d’épater la rétine, écrasant régulièrement ses personnages dans des décors gigantesques. 

Le flop de MORTAL ENGINES fut assez terrible : 83,6 millions de dollars amassés pour un budget de 100 millions ! Une saga mort-née qui n’a pas réussi à attirer les spectateurs malgré le nom de Peter Jackson au sommet de l’affiche et un univers original. 

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