Mensonges d’Etat, Leonardo DiCaprio chez Ridley Scott

Tourné juste après LES NOCES REBELLES, MENSONGES D’ETAT arrive à un moment où la vie personnelle de Leonardo DiCaprio est agitée. Sa relation avec Bar Refaeli bat sévèrement de l’aile et les tabloïds n’en finissent plus de traquer Leo dans toutes les soirées auxquelles il participe.

L’éloignement au Maroc pour le tournage de MENSONGES D’ETAT lui fit le plus grand bien. L’acteur fut impatient d’entamer les prises de vues puisqu’il allait enfin pouvoir travailler avec un réalisateur qu’il adore : Ridley Scott. Après James Cameron, Martin Scorsese et

Une nouvelle collaboration de renom

S’intéressant à la complexité du cinéma d’espionnage, Scott préfère l’actualité aux gadgets. Il s’intéresse à la réalité de la guerre contre le terrorisme mené par l’Amérique. Après les 70s de AMERICAN GANGSTER, le cinéaste s’ancre totalement dans notre époque ici. Il admet également son sentiment de désillusion croissant envers l’industrie cinématographique.

Pour DiCaprio, voici un autre grand metteur en scène qui s’ajoute à sa filmographie. « Ridley était sur la liste des personnes avec lesquelles je voulais travailler depuis longtemps. À part Stanley Kubrick, c’est probablement l’un des seuls réalisateurs à avoir crée un chef-d’oeuvre dans chaque genre.« . Mais Leo ignorait alors à quel point l’expérience se révélerait éprouvante.

Dans une scène du film, son personnage, un homme recruté par la CIA, Roger Ferris, est torturé pour lui soutirer des informations. « J’ai été attaché à une table en bois pendant des heures et des heures, et mes mains étaient liées par des câbles. C’était suffisant pour me faire paniquer. Mais ça restait un film, ce n’était pas la vraie vie. MENSONGES D’ETAT a probablement été mon film le plus dur depuis TITANIC. Pour moi, l’ensemble a été difficile à gérer. Par chance, je ne suis pas le genre d’acteur à rentrer chez lui et à ressasser son personnage.« . Le film se passait en grande partie au Moyen-Orient (en Jordanie notamment), mais comme les autorités de Dubaï avaient refusé d’accorder leur autorisation en raison du sujet du film, jugé sensible, les extérieurs furent tournés au Maroc. Scott, lui, en aime l’environnement, sa lumière, ses odeurs, son air. Sauf quand une partie de l’équipe va subitement tomber malade…

Un tournage éprouvant

Une partie du tournage se déroula également à Washington. Leonardo DiCaprio et son partenaire Russell Crowe (d’abord réticent à incarner Hoffman) sont restés loin de chez eux durant de nombreux mois. « Ça m’a fait un choc de me retrouver tout d’un coup au Maroc, aux côtés de Russell, et de me faire tirer dessus depuis des hélicoptères. Quand on fait ce genre de film, on met une grande partie de sa vie entre parenthèses.« .

D’autant que le tournage n’est pas de tout repos. Ridley Scott et Russell Crowe entretiennent une forme d’électricité sur le plateau qui leur permet d’être constamment dans l’énergie. Ce qui a déstabilisé DiCaprio. « C’était éprouvant, oui. Ridley et Russell aiment entretenir une sorte de tension frénétique. Quand on commence à les suivre, on adopte leur rythme et ça devient grisant.« . C’était la première fois que Leo retrouvait Crowe depuis MORT OU VIF. Entre-temps, l’un est à la tête du plus gros succès de tous les temps au box-office et l’autre a remporté un Oscar pour GLADIATOR.

Absolument détonnant, MENSONGES D’ETAT est un film sec et nerveux, mis en scène avec maestria par Ridley Scott. Il amène aussi le spectateur à s’interroger sur la situation du monde. « C’est important pour moi de faire des films qui créent le débat. » a déclaré DiCaprio lors de la sortie du long-métrage en salles. « Mais ils sont difficiles à trouver et il y a peu de réalisateurs avec lesquels j’aimerais travailler. J’adore faire des films comme BLOOD DIAMOND et MENSONGES D’ETAT, parce qu’ils traitent de problèmes auxquels le monde est confronté, c’est beaucoup plus passionnant.« .

Le film rapporta 115 millions de dollars de recettes mondiales, mais les critiques furent mitigés. Rien d’étonnant quand on voit la charge politique du récit et l’aspect anti-spectaculaire voulu par Ridley Scott. Aujourd’hui, MENSONGES D’ETAT s’ancre encore et toujours dans notre époque troublée par des enjeux géopolitiques qui nous dépassent.

Laisser un commentaire