Critique de JOHN WICK 4

Voilà déjà neuf ans que Keanu Reeves trimballe les oripeaux du fameux John Wick avec une froideur implacable. Neuf ans et quatre films donc qui l’ont vu enchaîner encore et encore les affrontements avec d’innombrables ennemis sans que jamais la mort ne vienne le trouver.

Voici donc le quatrième chapitre d’une saga qui enchaîne les morceaux de bravoure. John est encore et toujours traqué par la Grande table, ce mythe arthurien qui nous donne l’impression qu’il n’a pas encore dévoilé tous ses secrets. L’ennemi s’appelle le Marquis, incarné par un Bill Skarsgard impeccablement habillé et prêt à user de son regard perçant pour abattre cet homme increvable. Dans sa poche, il a une arme et pas n’importe laquelle : Caine, un homme aveugle doté d’une capacité inégalable au combat et ancien ami de Wick. Interprété par le monstre Donnie Yen, on peut dire que son apparition est ce qui arrive de mieux à JOHN WICK 4.

Toujours plus fort, toujours plus loin

Le premier film, d’une désarmante simplicité, était frontal, limpide. Le deuxième élargissait l’univers et nous en disait un peu plus sur le Continental et les règles qui le régissaient lui ainsi que tous les autres établissements de la Grande Table. Le troisième fut une décharge d’adrénaline non-stop avec des séquences d’action épiques. Le quatrième relève presque de la mythologie. John Wick est une ombre, un homme qui avance avec peu de mots et constamment prêt à rencontrer son destin. Près de trois heures pour raconter ça, c’est indéniablement long. On perd l’énergie folle du précédent film et on se perd aussi dans un dédale de scènes dialoguées qui ralentit régulièrement le rythme. Peut-être aussi que tout devient trop prévisible ici et qu’on connaît la chanson par coeur : on tue, on prend des balles, on se relève, on tue encore. Chad Stahelski ne prend même plus la peine d’apposer un certain réalisme. Les chutes vertigineuses égratignent à peine le héros, les vestes amortissent les balles avec une facilité déconcertante tandis que se faire renverser par une voiture devient même anodin. Les lois physiques n’ont désormais plus d’importance, en témoigne cette séquence dans une boîte de nuit qui accumule la surenchère jusqu’à nous offrir des figurants au second plan qui continuent de danser tranquillement alors qu’un massacre s’opère juste à côté.

Les règles de John Wick

Cette abondance de surréalisme nuit un peu à l’ensemble car elle devient ici trop importante. Je ne suis pas en train de dire que la crédibilité était beaucoup plus forte auparavant, mais on se retrouve avec des surhommes qui tranchent avec l’implacable réussite des combats. Comme Caine qui, aveugle, parvient

facilement à éviter les balles… Mais tout cela, ce sont les règles du jeu. Ce sont celles de la saga JOHN WICK qui établit toujours plus ses codes et son ancrage dans la pop culture. Sa crédibilité réside dans son découpage ciselé, sa mise en scène parfois ahurissantes (la séquence à l’hôtel Osaka est mémorable) et bien sûr ses innombrables combats tous plus impressionnants les uns que les autres. L’idée d’avoir donner une substance émotionnelle à certains personnages (comme Caine, mais aussi celui incarné par Hiroyuki Sanada, Shimazu) et offert des liens profonds entre les protagonistes permettent à JOHN WICK 4 de devenir plus humain. Certainement que le voyage ne se termine pas ici, mais la fin surprenante offre une conclusion peut-être bienvenue. Mieux vaut s’arrêter en pleine gloire que de lasser les spectateurs, même si le studio, au vu des bénéfices engrangés, ne sera probablement pas de cet avis…

AVIS GLOBAL : JOHN WICK 4 offre trois heures de grand spectacle avec des hauts et des bas, conservant néanmoins sa propension à nous offrir des scènes d’action particulièrement impressionnantes. Malgré tout, le film sombre parfois dans la surenchère…

NOTE :

Note : 3 sur 5.

JOHN WICK 4 est actuellement disponible dans les salles de cinéma.

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