Black Rain, un choc des cultures signé Ridley Scott

Deux ans après l’échec du film TRAQUÉE, Ridley Scott revient à un film plus ambitieux sur le papier. BLACK RAIN, un drame policier au budget de 30 millions de dollars avec l’une des vedettes du moment : Michael Douglas qui vient d’obtenir un Oscar pour sa prestation remarquable dans WALL STREET.

Une ambiance néo-noire

L’intrigue raconte l’histoire de Nick Conklin (Douglas), un flic indiscipliné qui est chargé de ramener le Yakuza Sato (Yusaku Matsuda) aux autorités japonaises, mais perd son prisonnier en arrivant à Osaka. Conklin et son partenaire (Andy Garcia) décident alors de le traquer et constatent que leurs méthodes

sont très différentes de celles de la police locale douteuse. La Paramount s’est rapidement tourné vers Ridley Scott pour mettre sur pied ce projet suite au désistement de Paul Verhoeven qui n’était pas à l’aise avec l’idée de mélanger les cultures. Scott ne se pose pas de ce genre de questions et accepte immédiatement le film.

Ridley Scott face à l’Histoire

Destiné au grand public, le scénario écrit par Craig Bolotin et Warren Lewis est rapidement validé et la production se lance. BLACK RAIN puise sa force dans le choc des valeurs entre un américain désinvolte et une société japonaise plus codifiée. Douglas résumait cela à la sortie du film. « Quelque chose entre le Japon et nous n’a pas été résolu.« . Cette déclaration renvoie forcément aux événements de la Seconde Guerre Mondiale et au bombardement de Nagasaki et Hiroshima. Le tournage se déroule sur quatre mois à New York et Osaka à l’automne et l’hiver 1988. Sur un plan purement artistique, le cinéaste use de cette forme néo-noir employée dans BLADE RUNNER tout en le mêlant à une image plus documentariste en exposant les aperçus de la vie japonaise.

Si BLACK RAIN n’est pas le film le plus reconnu de la carrière de Ridley Scott, il reste néanmoins soigné et mélange les genres avec une aisance remarquable. Comme souvent avec lui, l’image est léchée et magnifiquement travaillée. Au box-office, ce fut un honorable succès, amassant 134 millions de dollars pour 46 millions de budget. Toutefois, cette aventure ne sera pas suivi d’un autre métrage « grand public » puisque Scott tentera une aventure complètement différente avec THELMA ET LOUISE.

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