J.Edgar, Leonardo DiCaprio dans la peau du controversé Hoover

Après INCEPTION, l’acteur avait attendu un an et demi avant qu’un projet intéressant ne se présentât. Bien qu’il se soit vu proposer quantité de scénarios, aucune intrigue ni aucun réalisateur n’avait retenu son attention. C’est alors que Rick Yorn, son agent, lui soumit un scénario qui portait sur le premier directeur du FBI : J.Edgar Hoover. Clint Eastwood désirait en effet réaliser un biopic, potentiellement sujet à controverse et intitulé sobrement J.EDGAR.

J.Edgar, un homme ambigüe

J. Edgar Hoover avait pris ses fonctions en 1924 et resta en poste jusqu’à sa mort, en 1972. S’il avait initié une véritable révolution dans la lutte contre le crime, on lui reprochait d’avoir utilisé le FBI à des fins personnelles, pour harceler ses opposants. Après sa mort, nombreuses furent les spéculations sur sa vie privée et notamment des moeurs douteuses. Leo avait été immédiatement séduit par le scénario du film. « Il n’y a pas beaucoup de scénarios géniaux par les temps qui courent, confia-t-il. Après INCEPTION, il est difficile d’accepter des histoires quelconque, d’où mon absence d’un an et demi.« . L’acteur se lança dans des recherches sur ce personnage

controversé. Il se rendit notamment à Washington pour voir où Hoover avait vécu et travaillé. « Je suis allé visiter les endroits marquants de sa vie : la maison de son enfance sa chambre, son lieu de travail. Je me suis imprégné de sa routine quotidienne, j’ai vu son bureau, j’ai rencontré l’historien du FBI. Leur estime pour cet homme est incroyable et légitime. Il a fait beaucoup de choses formidables pour notre pays. Mais d’autres aussi, assez abominables. ».

Même avec Eastwood à la réalisation et DiCaprio devant la caméra, la Warner Bros émet quelques réserves sur le film. La firme tente néanmoins l’expérience, mais exige que le budget ne dépasse pas les 35 millions de dollars. Leonardo accepta alors de revoir son salaire à la baisse de manière significative. Au lieu de ses 20 millions habituels, il ne demandera « que » 2 millions de dollars ! Ce sacrifice lui valut le plus grand respect de Clint Eastwood. « Il aurait pu gagner beaucoup d’argent ne tournant que des films à grand spectacle avec toutes sortes d’effets spéciaux. Mais il veut toujours faire évoluer sa carrière. ».

Un tournage intense et une sortie mouvementée

Le tournage dura 39 jours. Un calendrier serré, une petite équipe et un budget limité rendent l’entreprise difficile. Il fallait tout anticiper avec précision car la marge d’erreur était étroite. Une véritable épreuve, tout comme les séances de maquillages auxquelles DiCaprio doit se soumettre pour incarner un Hoover âgé. Celles-ci pouvaient durer jusque 7 heures ! L’acteur a dû se

transformer entièrement, une gageure quand on sait qu’il ne ressemble en rien à Hoover. Néanmoins, l’acteur aurait pu s’épargner des heures de souffrance car le producteur Robert Lorenz lui avait proposé de recourir aux effets spéciaux pour le processus du vieillissement. N’étant pas certain du résultat, l’acteur a préféré décliner.

Un montage compliqué

Le montage fut également délicat, Eastwood étant obligé de ramener le montage initial de trois heures à deux heures et quinze minutes. Il ne tenta pas de minimiser les facettes les plus controversées de Hoover. Et notamment celles sur son travestissement présumé. Ses adeptes jugeaient les rumeurs calomnieuses et insultantes. Eastwood déclara que ces rumeurs renfermaient bien une « part de vérité« , mais il voulait conserver une certaine ambiguïté. Alors que le film était en cours de finalisation, des rumeurs pour un possible oscar attribué à Leonardo DiCaprio commençaient à jaillir.

L’Histoire retiendra qu’il n’en sera rien, mais l’acteur était bel et bien revenu dans un tourbillon professionnel positif. Il s’engagea avec Martin Scorsese pour LE LOUP DE WALL STREET puis avec Quentin Tarantino pour un second rôle dans DJANGO UNCHAINED. Quand J.EDGAR sortit dans les salles, la polémique éclata. Le FBI monta au créneau pour dénoncer la vision que donnait le film de la sexualité de Hoover. La société des anciens agents spéciaux du FBI envoya même un courrier annonçant qu’elle allait reconsidérer son approbation tacite du film.

J.EDGAR a connu un accueil difficile donc, peu aidé par une presse divisée. Hormis la prestation de Leonardo DiCaprio qui fut l’unanimité, certains soulignaient le manque de cohérence du film. Le box-office ne fut pas au beau fixe. Il ne remporta que 84 millions de dollars de recettes mondiales (dont 37 millions aux US). L’un des plus petits scores dans la filmographie de Leo.

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