Independence day Resurgence, l’échec d’un ambitieux retour

Cette suite du film-culte de 1996 était à la fois attendue, inattendue, réjouissante et redoutée. Après avoir vu le film, la question semble encore plus limpide : Etait-il possible de faire une bonne séquelle de cette histoire qui se suffisait largement à elle-même ? Qui plus est vingt ans plus tard ?

Un récit décousu

Réveillant nos vieux souvenirs nostalgiques avec quelques séquences qui auront marqués l’imaginaire collectif (le vaisseau planant au dessus de la ville, la destruction à laser de la Maison-Blanche), Roland

Emmerich désire nous avoir dans la poche immédiatement. Il recopie beaucoup, laisse planer le mystère et le scénario de ressembler terriblement au premier. La première demi-heure est malgré tout très prenante, le cinéaste renouant avec une imagerie SF impressionnante (notamment le design des aliens, très réussi), soigneusement filmée et construite. Jusque cette séquence de destruction totale tonitruante, déchaînement de violence graphique aux effets spéciaux impressionnants.

A partir de ce moment là, RESURGENCE ronronne. Enjeux très faibles, personnages inexistants (on cherche encore celui de Charlotte Gainsbourg), idées paresseuses et opportunistes (la découverte de nouvelles intelligences ne servant qu’à introduire un éventuel troisième volet) et émotion qui passe à la trappe (on ne révélera rien mais une scène tragique est vite expédiée). Surtout, même dans le divertissement pur, Emmerich répète inlassablement ses propres défauts. A la différence d’un Michael Bay (auquel il est souvent comparé) qui s’assume avec des monstrueuses scènes d’action jubilatoires, Emmerich se refuse quasiment d’être spectaculaire. On baille régulièrement devant ces tunnels de dialogues à rallonge souvent peu utiles. Pire, lorsqu’il se réveille pour la scène d’action finale, sa mise en scène est sans ampleur, mal découpée et pas du tout emballante.

Une ambition avortée

INDEPENDENCE DAY représente lui-même un paradoxe. Adulé à sa sortie en

1996, il est aujourd’hui considéré comme un sympathique nanar et non plus comme un puissant blockbuster. Bien sûr, les effets spéciaux ont vieilli, mais il y a une forme de naïveté et de patriotisme qui a du mal à passer auprès du public d’aujourd’hui. RESURGENCE ne parvient pas à gommer cette impression et souffre en plus de l’absence de Will Smith qui apportait une vraie énergie à l’ensemble. Roland Emmerich avait de grands projets pour son invasion extra-terrestre, mais il ne les réalisera jamais. Avec 388,044 millions de dollars de recettes mondiales pour 165 millions de budget, cette suite ne sera pas assez rentable pour le studio. Ce dernier (la 20th Century Fox) décidera d’arrêter les frais. À moins que Disney ne lance un reboot ?

INDEPENDENCE DAY, RESURGENCE est actuellement disponible sur Disney +.

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