Rock, Nicolas Cage et Sean Connery à Alcatraz

Après le gros succès BAD BOYS en 1995, Michael Bay vient de frapper le cinéma américain et le tout Hollywood. Il enchaîne alors avec ROCK qui reste, encore aujourd’hui, le plus réussi de sa filmographie pour beaucoup. C’est en tout cas le plus maîtrisé en terme de narration, le plus simple et direct.

Calibrage et plaisir total

Excédé par l’injustice de son gouvernement, le Général Hummel (interprété par Ed Harris) se rend maître de l’île d’Alcatraz et menace de lancer un gaz mortel sur San Francisco. Deux hommes sont chargés de le contrer : un expert en armes chimiques, Stanley Goodspeed (Nicolas Cage), et John Patrick Mason (Sean Connery), l’unique prisonnier à s’être évadé d’Alcatraz… Ils se rendent ensemble sur l’île afin de stopper les projets destructeurs du Général. Le style du cinéaste, plus assagi que dans BAD BOYS, est parfaitement utilisé ici surtout dans une deuxième heure intense au sein de la prison d’Alcatraz.

Si tout est calibré dans ROCK, il faut souligner la trajectoire émotionnelle du Général Hummel qui doit

beaucoup à la prestation d’Ed Harris. Tout en dureté intériorisée, le personnage n’est pas un archétype et renverse un peu les codes du rebelle décérébré. Il faut dire que Bay frappe d’entrée avec sa scène d’introduction. Comme dit précédemment dans l’article sur ARMAGEDDON (voir ici), le cinéaste parvient toujours à lier les spectateurs avec ses personnages. Ainsi, Hummel ne peut pas nous apparaître comme un antagoniste sans aspérité et avec cet habile montage, le cinéaste expose ses enjeux mais ne nous montrera pas un spectacle sans âme.

Un duo d’acteurs savoureux

Par la suite, Nicolas Cage fait le show (toujours un peu trop, mais c’est sa personnalité) tandis que Sean Connery est tout en force tranquille. Là aussi, le fameux lien émotionnel est utilisé avec son enfermement injuste et la relation perdue avec une fille qu’il ne connaît pas. C’est simple, mais toujours efficace. Au-delà de tout cet aspect, ROCK reste un divertissement de haute volée qui ne s’arrête pas une seule seconde. Tout est bien dosé (y compris l’humour, moins dans la dérive que beaucoup d’autres longs-métrages du cinéaste), même si l’action semble donc un peu sage comparée à d’autres. Sorti en plein été 1996, ROCK cartonne avec 335,8 millions de dollars de recettes mondiales. À cette époque, Bay est intouchable et confirmera avec ARMAGEDDON.

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