L’Arme Fatale, l’heure de gloire pour Mel Gibson

Dire que Mel Gibson n’était pas une vedette avant L’ARME FATALE serait faux car MAD MAX l’avait déjà bien révélé au public international. Mais le film réalisé par Richard Donner va définitivement le hisser au statut de star et lui ouvrir une décennie remplie de succès.

Une alchimie magnifique

Ecrit par Shane Black en 1985, L’ARME FATALE est un petit miracle de cinéma qui a bousculé les conventions lors de sa sortie en 1987. Plusieurs acteurs sont évoqués pour interpréter Martin Riggs, mais le réalisateur Richard Donner jette son dévolu sur Mel Gibson qu’il a adoré dans MAD MAX. La directrice de casting, Marion Dougherty, lui suggère d’engager Danny Glover pour le rôle de Roger Murtaugh.Lors du premier essai, leur alchimie est immédiate, et cette alchimie entre les acteurs est pour beaucoup dans le succès du film, puis de la franchise tout entière.

Mel Gibson incarne parfaitement le flic tourmenté pour lequel on ressent, dès ses premières apparitions à l’écran, un mélange de peur et d’empathie. L’ARME FATALE a toujours été ce portrait dépressif d’un flic un peu casse-cou qui n’a plus rien à perdre. Ne s’étant pas remis de la mort de sa femme, on le voit, dans l’une des premières scènes du film, se coller un Beretta 92 dans sa bouche. Une entrée en matière assez dingue qui exprime toute la souffrance d’un homme désemparé. En l’espace d’une poignée de minutes, le spectateur comprend qu’il fait face à un personnage qui n’attache plus aucune importance à la vie, prêt à exploser à tout moment. Pour sa part, Danny Glover brille aussi dans le rôle de Murtaugh – la scène qui précède la tentative de suicide de Riggs le montre en train de fêter son cinquantième anniversaire avec sa famille, et introduit un personnage en fin de carrière, peu enclin à prendre des risques. La dualité est alors installée avec une redoutable efficacité.

Un ton unique

Il faut se rendre compte de ce que L’ARME FATALE a changé dans le genre du film d’action. Dans une interview donnée à EMPIRE en 2012, Mel Gibson expliquait d’ailleurs le succès du long-métrage par son

côté précurseur. « Les films d’action des années 1970-1980 étaient trop bidimensionnels. Les héros se contentaient de grogner ; ils ne s’exprimaient pas beaucoup. Mais Riggs et Murtaugh étaient de vrais personnages. Même si le pitch se résumait à ça : « Rassemblez deux personnages improbables – ils se détestent, mais deviennent amis à la fin du film ! ». L’histoire s’en ressent et nous offre une flopée de dialogues cultes et de scènes d’action géniales. Et si les suites n’ont jamais retrouvé le niveau du premier film, elles ont toujours conservé cette immuable recette avec une efficacité régulière.

Les aventures de Martin Riggs et Roger Murtaugh vont être couronnées de succès : produit pour 15 millions de dollars, le film va en rapporter 120. Et ce sera le plus petit chiffre de la franchise, le plus gros carton de la franchise restant L’ARME FATALE 3 en 1992 (avec des recettes totalisant 321,7 millions de dollars). Bien sûr, l’impact du film de Richard Donner sera énorme et va entraîner une vague phénoménale de « buddy movie ».

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