L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux, l’histoire d’une renaissance

De loin, L’HOMME QUI MURMURAIT À L’OREILLE DES CHEVAUX est le plus gros succès de Robert Redford en tant que cinéaste. Odyssée mélodramatique puissante, plans d’une beauté à couper le souffle, mélodie élégante, casting étincelant, le film de Redford est un peu tout ça à la fois.

Vingt-trois plus tard, il reste cette idée d’un cinéma suranné, d’un temps où majors étaient prêtes à engager 60 millions de dollars sur un film original de près de trois heures, sans idée de franchise ni débauche d’effets visuels. Un scénario riche et une approche simple, voilà la recette miracle de Redford qui avait déjà réalisé un coup de maître avec ET AU MILIEU COULE UNE RIVIERE.

Profondément marquée par un accident qui a coûté la vie à sa meilleure amie et causé d’irréparables lésions à son cheval, Grace MacLean (une toute jeune Scarlett Johansson), jeune fille de quatorze ans, vit repliée sur elle-même, renonçant à lutter contre son infirmité. Sa mère, Annie (sublime Kristin Scott Thomas) refuse de s’avouer vaincue. Fermement décidée à sauver à la fois sa fille et l’animal, dont les destins sont liés, elle se lance à la recherche d’un dompteur de chevaux capable de guérir l’animal de sa peur. Elle retrouve ainsi au coeur du Montana la piste d’un légendaire « chuchoteur » (Robert Redford), un spécialiste du dressage par la douceur.

Redford adapte ici le roman éponyme écrit par Nicholas Evans en 1995. Les deux oeuvres nous éclairent donc sur ces fameux « chuchoteurs », des personnes qui utilisent une méthode se basant sur la compréhension de la nature, des besoins et des envies du cheval. Le film pousse ce concept avec quelques séquences presque fantasmagoriques. La nature des éléments et leurs places dans notre univers est une obsession chez le cinéaste. Il utilise tous les outils du mélodrame pour toucher le public et réussir à ouvrir cette fibre écologique devenue aujourd’hui omniprésente (et plus que nécessaire).

Dans son élan de passion, Redford oublie de couper quelques séquences un peu longues et parfois parasites. Qu’importe, le geste reste élégant et éminemment sincère, témoignant d’une envie inextinguible de transmettre les émotions par des images mémorables.

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