Minority Report, Spielberg adapte Philip K.Dick

Après le projet A.I, Steven Spielberg enchaîne avec un autre projet très ambitieux. Il s’agit de MINORITY REPORT, adaptation d’une nouvelle éponyme du grand Philip K.Dick.

Un projet imposant

« J’ai toujours voulu tourner une histoire à la George Orwell parce que j’ai adoré 1984 quand j’étais jeune. ». Une déclaration du cinéaste qui

prend tout son sens avec MINORITY REPORT. Il souhaitait tourner un long-métrage dans la veine des films noirs avec Humphrey Bogart et Lauren Bacall, un genre qu’il n’avait pas encore abordé. Le scénario sur lequel avait travaillé Jon Cohen et Scott Frank offrait, à ses yeux, la parfaite synthèse de ses désirs.

L’histoire est singulière. Nous sommes en 2054, et la ville de Washington a pratiquement éradiqué toute criminalité. En effet, trois humains conservés en état de stase dans un réservoir d’eau, les « précogs » (abréviation de « pré-cognitifs », visualisent les crimes avant qu’ils ne se produisent, ce qui permet d’envoyer des équipes de policiers sur les scènes de ces crimes afin d’empêcher leur perpétration.

Des thématiques fortes

Avec un Tom Cruise athlétique, le film se présente comme une succession brillamment orchestrée de morceaux de bravoure. Spielberg met en scène quelques séquences absolument magistrales comme ce passage redoutable où Anderton et Agatha doivent traverser une galerie marchande sans être vus. Avec cette photographie si particulière de Janusz Kaminski, MINORITY REPORT a une identité bien à lui. Le récit est prenant et intelligent, posant des questions très justes. Jusqu’où sommes-nous prêts à

sacrifier nos libertés civiques au prétexte que, depuis les attentats du 11 septembre, le gouvernement estime cela nécessaire pour nous protéger du terrorisme ? Il y a un véritablement questionnement du libre-arbitre.

Spielberg déclara à l’époque de la sortie du film. « La faculté de prévoir ce qui va se produire, ne serait-ce que dans les cinq prochaines minutes, confère un pouvoir absolu. Il n’y a pas de plus de grand pouvoir que d’être capable de prédire l’avenir. ». Le cinéaste emballe toutes ces réflexions avec son habituel goût du spectacle. Il dilue les thématiques importantes dans un divertissement haut de gamme, ce qu’il ait parvenu à faire durant toutes sa carrière.

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