Les incorruptibles, Brian de Palma plonge en pleine prohibition

LES INCORRUPTIBLES aura valu à Sean Connery son unique oscar. Un événement qui place ce film de Brian de Palma dans l’Histoire. Mais pas seulement. Si on excepte MISSION IMPOSSIBLE, LES INCORRUPTIBLES reste le long-métrage le plus rentable de la carrière du cinéaste.

Nous sommes en 1987 lorsque le film sort, mais nous retournons durant les années 30 dans un récit qui se situe son action durant la prohibition. Une époque où le grand Al Capone (Robert de Niro) règne en maître absolu sur le réseau de vente illégale d’alcool. Décidé à mettre un terme au traffic et à confondre Capone, l’agent Eliot Ness (Kevin Costner) recrute trois hommes de confiance, aussi intraitables que lui. Ensemble, ils se décident à partir en guerre contre un homme puissant et sans limites. Tout le pivot de l’intrigue se concentre sur Al Capone, image effrayante et fascinante d’un gangster inarêttable. Pour l’interpréter, Brian de Palma veut absolument Robert de Niro, lui qui se cherche un second souffle au cinéma après avoir entamé une belle parenthèse théâtrale. Le cinéaste avait déjà dirigé l’acteur dans GREETINGS, THE WEDDING PARTY et HI,MOM !, trois films qui ont lancé la carrière du comédien. Problème, de Niro demande 1 million de dollars pour le rôle qui ne demandait, sur le papier, que deux semaines de tournage. Les producteurs prennent peur devant la somme demandée et sermonne de Palma pour qu’il réfléchisse à une autre solution. Une option est avancée sur Bob Hoskins, mais le cinéaste ne démord pas et relance de Niro qui accepte, tout comme les producteurs, contraints d’accepter le fait que l’acteur sera parfait en ennemi public numéro 1. Il faut dire que, comme à son habitude, il plongera complètement dans son personnage, en prenant plus de douze kilos tout en se rendant en Italie plusieurs jours. Il se rasera également le front et parviendra même à contacter des tailleurs qui avaient habillé le criminel pour commander les mêmes vêtements sur mesure !

Pour affronter un tel monument, il fallait au moins être plusieurs. Kevin Costner et Sean Connery portent ce flambeau, le talent de chacun illuminant de nombreuses séquences devenues cultes. A leurs côtés, on retrouve Charles Martin Smith et Andy Garcia. Costner est sur la pente ascendante et s’apprête à enchaîner les chefs-d’oeuvre et les films populaires, de ROBIN DES BOIS à DANSE AVEC LES LOUPS en passant par BODYGUARD. Quand à Sean Connery, il obtiendra donc son premier oscar qui représentera également la seule nomination de sa carrière. À la musique, on

retrouve le grand Ennio Morricone qui fait encore des merveilles notamment sur les partitions de DEATH THEME et MACHINE GUN LULLABY. Brian de Palma combine tous les talents qu’il a en sa disposition pour réaliser un film majeur qui impressionne durablement. Outre les interprétations fabuleuses de tous les interprètes, de Palma profite des gros moyens qu’on lui alloue pour rehausser l’ambition de sa mise en scène et retranscrire parfaitement l’époque dans laquelle ils s’inscrit. 

Sorti en 1987, LES INCORRUPTIBLES cartonne en cumulant 186,2 millions de dollars (avec l’inflation, cela équivaut aujourd’hui à 428,1 millions). En France, on enregistre 2 459 380 entrées. Dans la carrière du cinéaste, ce film restera comme l’un des plus rentables de sa carrière, puisque seul le blockbuster MISSION IMPOSSIBLE le dépasse. 

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