Pale Rider, Eastwood en prédicateur

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Dans toute sa filmographie, Clint Eastwood aura incarné de nombreux personnages, certains plus marquants que d’autre. Son incarnation du Prédicateur dans PALE RIDER reste dans toutes les mémoires est représente la quintessence de son art.

Les derniers chercheurs d’or indépendants de LaHood, bourgade minière de Californie, sont harcelés par les hommes de main du puissant Coy LaHood (Richard A. Dysart). Ce dernier a fondé la ville qui porte son nom et exploite une mine qui s’épuise. Il cherche à récupérer les parcelles des indépendants. Les malfrats partis, la jeune Mélanie Wheeler (Sydney Penny) enterre son chien, innocente victime, et prie. C’est à ce moment que surgit de la montagne un cavalier solitaire tout de noir vêtu. Il est pasteur, comme en atteste son col blanc, mais nul ne connaît son passé ni même son nom. On l’appelle le Prédicateur.

PALE RIDER s’inspire d’un autre célèbre western sorti en 1953 intitulé L’HOMME DES VALLEES PERDUES. Le cinéaste modifie néanmoins le contexte et opère quelques arrangements afin de coller à sa vision de l’histoire. Il a dans l’idée de retrouver son acolyte de la trilogie du Dollar, Lee Van Cleef, pour interpréter le rôle de Stockburn. Cela ne pourra malheureusement pas se faire pour cause d’emploi du temps alors Eastwood choisit John Russell avec lequel il avait déjà tourné JOSEY WALES et HONKYTONK MAN. Pour l’antagoniste Coy LaHood, le cinéaste désire un acteur bien connu des fantasticophiles, Richard A.Dysart. Durant sa carrière, il aura été présent dans plusieurs films cultes comme THE THING de John Carpenter, le troisième volet de RETOUR VERS LE FUTUR ainsi que PLUIE D’ENFER.

Si le film ne révolutionne en rien le genre dans lequel il s’inscrit, il reste porté par la figure mythologique que représente ce prédicateur sorti des ombres. Comme un homme venu d’un autre monde, il surgit pour de mystérieuses raisons et laisse une

empreinte indélébile après son passage. Eastwood connote son métrage d’un aspect biblique évident, se référant même aux quatre cavaliers de l’Apocalypse pour le titre (dont le quatrième et dernier cavalier monte un cheval pâle et se nomme « Mort »). Son personnage n’a ici pas d’identité si ce n’est son affiliation à Dieu. Comme si ce dernier l’avait envoyé afin de s’imposer comme un libérateur. Sans nom, mais avec une présence remarquable, ce cavalier est une pure abstraction, une représentation noire d’un Clint Eastwood fasciné par le western et ses mythes.

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