Pitch Black, Vin Diesel plonge dans les ténèbres

PITCH BLACK vient d’un autre monde. C’est le début du nouveau siècle, celui qui verra la suprématie des les super-héros au box-office, mais aussi celle des grandes fresques épiques et des sagas phénomènes. LE SEIGNEUR DES ANNEAUX n’a pas encore bousculé le 7ème art et STAR WARS vient de faire un retour qui a profondément divisé la fanbase. Vin Diesel, lui, n’est pas encore connu et attend son heure de gloire avec une série B motorisée appelée FAST AND FURIOUS. Sans se douter que vingt ans plus tard, elle deviendrait une saga pesant des milliards de dollars au box-office.

Mais avec Dominic Toretto et ses courses de tuning, il y a PITCH BLACK, un film qui part seulement d’une idée basique (souvent les meilleures) : la peur du noir. Une peur primitive qui remonte souvent à l’enfance et qui reste un efficace levier de terreur au cinéma. Si, en vingt-deux ans, les effets spéciaux ont un peu vieilli, ils n’entachent en rien le plaisir que l’on prend devant le film réalisé par David Twohy. Remis à niveau dans une copie 4k parfois magnifique, parfois souffrante dans sa gestion des noirs, PITCH BLACK paraît toujours aussi vivant et vivace. Il est pensé avec intelligence et habileté, jouant avec tous les codes du genre pour y trouver un équilibre narratif qui tient parfois du petit miracle : en témoigne la mise en avant de Riddick, personnage fascinant dans lequel Vin Diesel peut réellement mettre en avant ses qualités. D’aucuns diraient qu’il incarne là son meilleur rôle, aidé il est vrai par une mise en scène saisissante qui contraste régulièrement son corps, son visage, ses expressions. Un personnage mi-ombre mi-lumière qui sied parfaitement à son comédien et à l’histoire du long-métrage dans sa globalité.

D’ailleurs, PITCH BLACK cadre ses enjeux, ne déborde jamais et sait que son budget ne lui permet pas des folies. Sans argent, il faut de l’ingéniosité : Twohy n’en manque pas et nous réserve quelques morceaux de bravoure bien menés. Si les colorations s’avèrent un peu extrêmes aujourd’hui (la 4k ne laisse rien

passer), on lui pardonnera aisément ces quelques failles. C’est une série B dans ce que ce terme contient de plus beau, à savoir une volonté totale de se libérer d’une quelconque forme d’entrave en laissant libre cours à une imagination débordante. Rien de révolutionnaire ici, mais de l’inventivité, du plaisir simple, de la violence presque cartoonesque, des personnages archétypaux, mais rapidement identifiés. Dans sa limpidité, PITCH BLACK rappelle ce cinéma qui a bien du mal à exister aujourd’hui, coincé entre les grosses machines qui sont toujours plus énormes et longues, et les films indépendants plus dramatiques et réalistes. Les petites parenthèses SF de ce cru sont désormais rangées au rayon des direct-to-video oubliés ou perdus dans les limbes des plateformes de streaming. Maintenant, attendons la suite des rééditions et surtout celle des CHRONIQUES DE RIDDICK, opus injustement mal-aimé qui avait fait un bide à sa sortie en 2004.

PITCH BLACK est désormais disponible en 4k via L’atelier d’images.

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