Le coin des mal-aimés : Daredevil

Dans cette rubrique, je me penche sur ces films qui sont considérés comme « mauvais » ou « ratés », en somme les mal-aimés du cinéma. Le box-office ne sera pas donc pas le seul critère car seule compte l’opinion populaire ici. À la fin, je pose une question simple : le mal-aimé est-il vraiment un raté ou peut-on le réhabiliter ?

DAREDEVIL réalisé par Mark Steven Johnson (2003)

Ça raconte quoi ? Avocat le jour, super-héros la nuit, Matt Murdoch possède une ouïe, un odorat, une force et une agilité incroyablement développés. Bien qu’il soit aveugle, son sens radar lui permet de se diriger et d’éviter le moindre obstacle. Inlassablement, cet être torturé arpente les rues de New York à la poursuite de criminels en tout genre qu’il ne peut punir au tribunal. Daredevil aura à affronter Kingpin, alias Le Caïd, qui dirige d’une main de fer la mafia new-yorkaise, ainsi que son homme de main Bullseye, alias Le Tireur.

Le contexte : Cette fois, c’est la bonne, les super-héros ont envahi les écrans avec fracas : Bryan Singer a montré la voie en 2000 avec X-MEN avant que Sam Raimi n’enfonce le clou avec SPIDER-MAN en 2002. Les records tombent au box-office avec ce dernier, devenant le précurseur de la future domination populaire des hommes en collants. La FOX décide donc d’élargir l’univers de Marvel avec DAREDEVIL, un héros bien connu des fans. Au vu du succès de l’homme-araignée, le studio décide même de doubler le budget du film porté par Ben Affleck !

Pourquoi c’est un mal-aimé ? Adoubés par la critique, X-MEN et SPIDER-MAN ont autant plu au public qu’aux médias, ce qui ne sera pas du tout le cas de DAREDEVIL. La presse est peu enthousiaste à la sortie du film, voire parfois corrosive notamment en ce qui concerne le casting et les effets spéciaux. Les spectateurs ne s’emballent pas outre mesure et le style même du film divise : les fans sont déçus de l’édulcoration du héros à l’écran tandis que l’univers est un poil trop sombre pour y emmener toute la famille. Le blockbuster ne choisit pas son camp et déçoit, comme son score au box-office qui reste (très) loin de ses comparses issus de Marvel : seulement 179 millions de dollars récoltés avec un triste 102 millions aux US.

Vraiment raté ou réhabilité ? Souvent, quand on est déçu d’un film, on ne le revoit pas avant très longtemps. Ce fut mon cas pour DAREDEVIL qui est toujours resté dans cette case depuis de longues années. Il faut bien admettre que cette nouvelle vision était plus agréable que la précédente. On peut se rendre compte que certaines idées étaient plutôt judicieuses tandis que les effets spéciaux tiennent encore assez bien la route malgré quelques CGI ratés. Si Ben Affleck manque un poil de conviction en justicier et que Jennifer Garner se débat comme elle peu avec Elektra, Colin Farrell assure dans la peau de Bullseye, personnage hautement critiqué à l’époque pour un humour déplacé par rapport à son équivalent sur papier. Quant à Michael Duncan Clark, il possédait l’impressionnante carrure pour se glisser dans la peau du Caïd. Evidemment, les plus gros défauts sont toujours là (manque de véritable parti pris, un scénario un peu mou et trop elliptique, des dialogues pas toujours finauds), mais le long-métrage mis en scène par Mark Steven Johnson (qui s’occupera de GHOST RIDER quatre ans plus tard) mérite un certain degrés de réhabilitation en 2023.

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