Simples secrets, drame familial et casting étincelant

Après MORT OU VIF et RIMBAUD VERLAINE, Leonardo DiCaprio subit un revers conséquent. Nous sommes en 1995 et l’acteur se

demande si cette profession valait vraiment la peine. Bien sûr, l’argent était nécessaire et les propositions qu’il a reçues ont dépassé ses attentes, mais à quel prix ? Il avait déjà compris à quel point le jeu de la célébrité restreignait sa liberté, une liberté que ses amis considéraient, eux, comme allant de soi. Cependant, la manière dont il fit face à tous ces problèmes allait se révéler déterminante pour la réussite de sa future carrière. 

De nouveaux partenaires prestigieux

Après les rôles éprouvants de Jim Carroll et Arthur Rimbaud, il jugea bon de revenir à ce qu’il savait faire. La chance lui sourit à nouveau quand on lui offrit l’opportunité de retravailler avec Robert de Niro. Il s’agissait de l’adaptation de MARVIN’S ROOM, une pièce jouée à proximité de Broadway. Le pitch ? Une famille dont les membres ne se parlent plus vont être réunis par la vie pour lutter contre la maladie qui menaçait le père et l’une des deux soeurs. Meryl Streep et Diane Keaton incarnent ces dernières tandis que DiCaprio interprète le fils de la première, un adolescent interné dans un hôpital psychiatrique après avoir mis le feu à leur domicile. L’acteur est en terrain conquis et voyait là l’occasion rêvée de travailler avec quelques-uns des meilleurs du métier.

Un certain Harvey Weinstein, dirigeant de Miramax à l’époque, refusa d’abord d’engager Diane Keaton pour l’un de ses rôles principaux. C’est Meryl Streep qui insista, profitant de son aura pour négocier. En effet, elle menaça de quitter le film si Keaton n’était pas prise. Sans elle, le projet aurait subi un sacré coup d’arrêt. Cette dernière incarne la plus « méchante » des deux soeurs, une mère célibataire nommée Lee qui se montre dure avec son garçon. De Niro, lui, se cantonne à un petit rôle, celui du médecin distrait de Bessie. Au contact de cet acteur chevronné, qu’il retrouve quelques années plus tard après BLESSURES SECRETES, il fut conforté dans l’idée de ne pas mettre autant de lui-même dans une interprétation. « Si je devais faire un film durant trois mois et incarner le personnage, à la fois sur et en dehors du plateau, je ferai une dépression nerveuse !« . Une déclaration qui a le mérite d’être claire. 

Un jeune homme reboosté

En août 1995, le tournage du film commença à New York sous la houlette du réalisateur Jerry Zaks qui travailla principalement pour la télévision (et notamment sur la série MON ONCLE CHARLIE). Régénéré par une belle expérience, DiCaprio reprend confiance. Entouré par une distribution brillante, il livre une prestation remarquable malgré la forme de redondance que pouvait

avoir ce genre de rôle avec celui qu’il tenait dans GILBERT GRAPE. Meryl Streep aura une attention particulière pour son camarade de jeu. « Leo est doté d’un gène sauvage : l’imprévisibilité. Grâce à elle, sa carrière semble défier toute classification, sa vie paraît longer le bord d’une falaise, et son travail est vif, brillant et passionnant. » Diane Keaton fut également sous le charme : « Il est génial, il est beau, il est talentueux, ce garçon a tout pour lui. Il est lumineux, dès qu’il arrive c’est magique !« . Admiré, DiCaprio aura également beaucoup de considération pour ses camarades et, surtout, Meryl Streep. « Elle fait des choses que je n’aurais jamais crues possibles. Elle dit des répliques avec une intensité sur le plateau, et ça sort de sa bouche avec un tel naturel que le résultat sur grand écran est tout simplement époustouflant. Sa présence à l’écran est hors du commun.« .

Malgré la superbe distribution et un sujet fort, SIMPLES SECRETS ne récolte que 20,4 millions de dollars pour un budget de 23 millions. La DiCaprio mania n’a pas encore démarré, mais elle ne saurait tarder : avant le début du tournage de SIMPLES SECRETS, Leo avait déjà signé pour jouer le rôle principal dans une nouvelle version du drame de Shakespeare : ROMEO + JULIET. 

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