Une bible et un fusil, John Wayne et Katharine Hepburn en quête de justice

En 1969, John Wayne incarnait déjà le marshal Rooster Cogburn dans 100 DOLLARS POUR UN SHERIF réalisé par Henry Hathaway. Six ans plus tard, il reprend son rôle aux côtés d’une des actrices les plus reconnues d’Hollywood : Katharine Hepburn. Dans UNE BIBLE ET UN FUSIL, le marshal Rooster Cogburn aux méthodes musclées et au caractère bourru, tente de retrouver un chariot d’explosif volé par des malfaiteurs. Il est accompagné dans cette expédition d’Eula Goodnight (Katharine Hepburn), une institutrice fille de pasteur au comportement plus pondéré, qui veut venger son père abattu par ces mêmes bandits, et d’un jeune indien nommé Wolf (Richard Romancito).

Pour Wayne, ce personnage reste important. En effet, c’est grâce à lui qu’il a remporté le seul Oscar de sa carrière. La rencontre avec l’une des femmes les plus puissantes de son temps devait forcément faire des étincelles. D’un côté, Wayne incarne la tradition, la préservation des valeurs s’opposant à l’avancée d’une époque en pleine mutation. De l’autre, celle qui refuse les conventions, dotée d’un fort tempérament et d’une ouverture d’esprit qui bouscule l’époque. Les deux ne sont pas du genre à abandonner le film aux producteurs, scénaristes et réalisateurs : ils n’hésitent à s’impliquer davantage et imposer leurs idées. Leur rencontre n’est d’ailleurs pas idéale. Mécontent du choix de l’actrice par le réalisateur Stuart Miller, Wayne fera part de sa désapprobation, rendant ses rapports avec le cinéaste froids et distants.

Un duo unique

Contre toute attente, les deux comédiens vont s’apprécier et ne regretteront pas leur collaboration. Ils sont tous les deux le principal atout de ce western délibérément comique qui pêche souvent par une écriture faiblarde. Wayne, affaibli par la maladie, ne possède plus l’élan qu’il avait dans 100 DOLLARS POUR UN SHERIF et se retrouve en difficulté lors de passages plus mouvementés. Mais le duo qu’il forme avec sa partenaire reste épatant, celle-ci parvenant à exploiter certaines nuances encore jamais vues dans la carrière du cow-boy. Incarnant ici une fille de pasteur au caractère bien trempé, Hepburn retrouve des similitudes avec l’un de ses autres grands rôles, Rose Sayer dans AFRICA QUEEN. Les critiques de l’époque loueront d’ailleurs son talent dans UNE BIBLE ET UN FUSIL, un film qui ne sera pas un succès dans les salles, contrairement à 100 DOLLARS POUR UN SHERIF. Reste qu’aujourd’hui, on prend plaisir à revoir ces deux immenses comédiens réunis le temps d’un long-métrage.

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