Le coin des mal-aimés : Cobra

Dans cette rubrique, je me penche sur ces films qui sont considérés comme « mauvais » ou « ratés », en somme les mal-aimés du cinéma. Le box-office ne sera pas donc pas le seul critère car seule compte l’opinion populaire ici. À la fin, je pose une question simple : le mal-aimé est-il vraiment un raté ou peut-on le réhabiliter ?

COBRA réalisé par George Cosmatos (1986)

Ça raconte quoi ? Depuis plusieurs mois, une mystérieuse série d’assassinats d’une sauvagerie sans précédent est commise dans la ville. La police à bout de ressources fait appel au lieutenant Marion Cobretti, dit Cobra, un flic de choc qui vient de mettre fin à une prise d’otages dans un supermarché…

Le contexte : Sylvester Stallone est une méga-star dans les 80s et il peut faire à peu près ce qu’il veut. COBRA, adapté très librement du roman A RUNNING DUCK de Paula Gosling, est l’un de ses projets qu’il a (presque) entièrement chapeauté. Il est partout, au script, à la production, devant la caméra et n’est même pas loin d’être crédité en tant que co-réalisateur auprès de son acolyte George Cosmatos qui l’avait déjà dirigé deux ans plus tôt dans RAMBO 2.

Pourquoi c’est un mal-aimé ? Lancé en grande pompe dans les salles en 1986, COBRA n’engrange que 12 petits millions au box-office pour son démarrage, se faisant vilipender par la critique qui dénonce, globalement, un excès de violence gratuite. Le grand public ne s’attachera pas forcément à ce personnage justicier dans l’âme, ce qui coupera l’envie à Stallone de poursuivre l’aventure (il avait de la suite dans les idées, bien évidemment). Aujourd’hui, COBRA est ancré dans une autre époque et n’est pas beaucoup plus apprecié : 18 % d’avis positifs sur Rotten Tomatoes, 2,2 / 5 sur Allociné et 4,9 / 10 sur Sens Critique.

Vraiment raté ou réhabilité ? COBRA semble tellement loin dans sa représentation d’un certain virilisme aujourd’hui complètement dépassé. Il est inconcevable d’imaginer un tel projet aujourd’hui. Clairement, c’est un film de gros bras, sans subtilité, brutal, qui va droit au but sans s’embarrasser d’une quelconque psychologie de comptoir. Ce n’est clairement pas un grand film, mais on le prend comme il est : un plaisir coupable avec un personnage principal hyper charismatique incarné par un Stallone qui force constamment le trait. C’est cool, c’est con et c’est diablement jouissif. Donc on est en droit de le réhabiliter, non ?

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