Le clan des Siciliens, 5 anecdotes sur le film culte d’Henri Verneuil

En 1969, LE CLAN DES SICILIENS réunissait trois des plus grands acteurs de l’époque : Lino Ventura, Jean Gabin et Alain Delon. Un grand assemblage de talents puisqu’on retrouve également Ennio Morricone à la musique, José Giovanni au scénario, Henri Verneuil à la réalisation ou encore Henri Decaë à la photographie. Voici 5 anecdotes sur ce monument que constitue le film dans l’Histoire du cinéma français.

José Giovanni pour plus de véracité

Sur l’avis de son agent de l’époque, Henri Verneuil demande de l’aide à José Giovanni, ancien condamné à mort gracié et devenu romancier à succès. L’homme a déjà participé à de nombreuses adaptations de ses propres romans (comme LES GRANDES GUEULES ou LE DEUXIEME SOUFFLE) et replonge, pour LE CLAN DES SICILIENS, dans ses souvenirs de truand. Il repense alors à un certain Fernand le Sonneur, placeur de machines à sous truquées dont il relevait les compteurs. Verneuil accepte ses idées et lui demande alors de le rejoindre à l’écriture du scénario.

Henri Verneuil et les egos

Les trois acteurs principaux étaient connus pour leur intransigeance, ce qui n’effraya aucunement le réalisateur. La presse titre déjà en lettres majuscule que le tournage se fera sous pression et la guerre des egos va transformer le plateau en cauchemar. Mais Verneuil, qui a déjà travaillé avec eux, sait comment leur parler et a même noué de très bonnes relations avec eux, basées sur la confiance mutuelle. Il déclarera : « Quand je retrouve les trois sur un plateau, il y a une grande et affectueuse amitié et ça arrange beaucoup les choses. ».

Ennio Morricone à la baguette

Le grand compositeur retrouve Henri Verneuil sur LE CLAN DES SICILIENS, un an après leur première collaboration sur LA BATAILLE DE SAN SEBASTIAN. Il livre une nouvelle partition de haut niveau avec, notamment, une composition qui mêle les tonalités dramatiques d’un orchestre à cordes aux sonorités décalées d’un sifflet et d’une guimbarde qui servent de leitmotiv pour accompagner le personnage interprété par Gabin.

Un atterrissage compliqué

Le tournage démarrera par une séquence épique : celle de l’avion détourné sur une autoroute américaine. La production a convaincu les autorités de fermer un tronçon de cinq kilomètres pendant trois jours. Mélange d’effets et de cascade en « dur », cette scène est rendue compliquée par le fait qu’aucune compagnie aérienne n’accepte de prêter un avion. Au vu du scénario, celles-ci avaient peur

d’être une mauvaise inspiration tout en étant mêlées à une image de gangster. Finalement, UTA acceptera la proposition, à condition que la compagnie ne soit pas citée !

Un générique ordonné

Henri Verneuil sait que le générique de fin est important, surtout quand vous avez trois stars au casting. Mais comme le respect et l’amitié dominent leur relation, Lino Ventura et Alain Delon placeront d’office leur compagnon Jean Gabin tout en haut de l’affiche, par respect pour leur aîné. Verneuil, hilare, s’en souviendra des années plus tard : « C’est la première fois où le générique a été aussi facile à faire ! ».

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