Volcano, Tommy Lee Jones en pleine éruption

Il fut un temps pas très éloigné où le cinéma américain s’est efforcé de dépeindre de grandes destructions massives avec un retour en force du film catastrophe. L’émergence du numérique fait franchement cogiter les producteurs, les scénaristes et les réalisateurs qui se disent qu’il y a désormais des possibilités infinies en termes de mise en scène. Une ambition parfois (souvent ?) construite en dépit du bon sens. Et les répercussions sont encore présentes aujourd’hui…

Les années 90 représentent donc la décennie de la SF et du film catastrophe qui arrivera un peu à son apogée avec le carton planétaire de TITANIC réalisé par James Cameron. En attendant, Hollywood se délecte de ce genre qui peine tout de même à se renouveler sur la longueur. Toutefois, en 1997, deux films s’affrontent sur le même terrain : celui de l’éruption volcanique. D’un côté, Pierce Brosnan et Linda

Hamilton. De l’autre, l’imposant Tommy Lee Jones qui vient de connaître le plus grand succès de sa carrière peu de temps avant la sortie de VOLCANO : c’était avec MEN IN BLACK aux côtés de Will Smith. L’acteur est donc en pleine « hype » comme on dirait aujourd’hui, mais seulement en France. Et oui, c’était encore l’époque où les films sortaient avec de nombreux mois d’écart entre les Etats-Unis et l’Hexagone. Résultat, MEN IN BLACK est sorti après VOLCANO et n’a donc pas permis à ce dernier de profiter de l’effet « Tommy Lee Jones ».

Si je parle tant de l’acteur, c’est qu’il mène évidemment la barque dans ce film mis en scène par Mick Jackson. En 2022, est-ce qu’on prend encore du plaisir devant VOLCANO ? Difficile à dire. Il y a bien quelques scènes correctement fichues, mais l’ensemble est totalement plombé par de nombreux clichés. Si le scénario prend son temps et souhaite développer de véritables enjeux, on se rend compte rapidement qu’il n’a pas grand-chose à dire. Concernant les séquences de destruction, elles accusent forcément le poids des années contrairement à son rival LE PIC DE DANTE qui a mieux vieilli (et qui reste quand même bien plus fun). Toutefois, il y a toujours cette fameuse fibre nostalgique qui nous contraint parfois à l’indulgence forcée. Dans mes souvenirs, VOLCANO fut pour la première fois visionné en VHS et, à l’âge de huit ans, vous n’avez pas le même regard sur les films. Revoir ce film, c’est revoir son passé et le temps béni des premières découvertes cinématographiques, aussi ratées soient-elles. Revoir ce film, c’est se dire aussi qu’on n’est pas obligé d’être toujours et constamment dans l’exigence. Revoir ce film, c’est constater que Tommy Lee Jones pris au piège par une éruption volcanique en plein Los Angeles, ça vaudra toujours son pesant de pop-corn. Alors, je vous (me) repose la question : En 2022, est-ce qu’on prend encore du plaisir devant VOLCANO ?

Quoi qu’il en soit, 25 ans plus tard, le film catastrophe est tout de même plus effacé malgré quelques récentes tentatives (comme SAN ANDREAS avec Dwayne Johnson). Vaincu par la télévision sur ce territoire (les téléfilms à la pelle diffusés les après-midis), le cinéma est peut-être également rattrapé par une réalité qui commence à s’ancrer dans tous ces récits écrits depuis quelques décennies…

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