Meurtre à Alcatraz, Kevin Bacon dans l’enfer de la prison

Basé sur des faits réels, MEURTRE À ALCATRAZ est une histoire dure et sans concession sur les exactions commises dans l’une des prisons les plus impitoyables de l’Histoire des Etats-Unis.

L’Histoire remaniée

En 1936, pour avoir volé quelques dollars, Henri Young (Kevin Bacon) est arrêté, puis incarcéré à la prison d’Alcatraz. A la suite d’une tentative d’évasion, le sous-directeur de l’établissement, Milton Glenn (Gary Oldman), l’isole dans un cachot, où, au mépris des lois, il va le faire croupir pendant plusieurs années. Dans un état de dénuement extrême, Henry Young est donc totalement coupé du monde… Sortant enfin de cet univers infernal, Young, dans un accès de folie furieuse, tue le détenu qu’il soupçonne de l’avoir dénoncé. Retour au cachot. La justice suit son cours et un jeune avocat, James Stamphill (Christian Slater), se voit commis d’office pour assurer sa défense.

L’histoire de MEURTRE À ALCATRAZ s’inspire directement de la véritable histoire du jeune Henri Young, même si, à l’écran, sa propre personnalité est plutôt édulcorée par rapport à la réalité. L’idée principale

du film est de mettre en évidence les défaillances d’un système qui a aussi contribué à briser des vies. Certains ont toutefois mal pris le fait de rendre Young bien plus sympathique qu’il ne l’était véritablement. Si le scénario reprend bien le vol des 5 dollars pour nourrir sa petite soeur alors qu’il n’était âgé que de 17 ans, il était, en réalité, un véritable braqueur de banques, ayant brutalisé plusieurs otages avant d’en tuer un. Dans les faits, il a bien tenté de s’échapper, mais il ne fut pas maintenu dans un cachot ni torturé pendant trois ans.

Une interprétation frappante de Kevin Bacon

Cette précision n’empêche pas d’apprécier grandement ce film puissant qui tient tout d’abord à son casting impeccable. Kevin Bacon y est fabuleux dans la peau de ce prisonnier injustement incarcéré même si le comédien a toujours gardé un souvenir mitigé sur cette expérience. En effet, le tournage fut physiquement éprouvant puisque Bacon est resté durant de longues journées entièrement nu, dans l’obscurité et l’humidité d’une petite cellule. Sa performance n’en est finalement que plus grande. Lorsque le récit s’oriente vers les séquences de procès, MEURTRE À ALCATRAZ change radicalement de ton. Là, Christian Slater et Gary Oldman s’adonnent à des joutes verbales fabuleuses qui ne font que renforcer la scission entre les valeurs d’un homme et celles d’un système tout entier.

Le film toucha le public lors de sa sortie en 1995, même si ses recettes ne furent pas exceptionnelles (à peine 29 millions rapportés). Vingt-neuf ans plus tard, il n’a pas toujours pas l’aura qu’il mérite même si la sortie d’une version blu-ray il y a quelques années fut appréciable.

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