Aviator, Leonardo DiCaprio retrouve Martin Scorsese

Après la période suffocante post-TITANIC, Leonardo DiCaprio retrouva un second souffle avec GANGS OF NEW YORK et ARRETE-MOI SI TU PEUX. Ses deux collaborations avec deux des plus grands cinéastes du monde (Scorsese et Spielberg) furent enrichissantes et lui permirent de grandir, autant professionnellement que personnellement. Et ce n’est pas terminé puisque Scorsese décide de collaborer de nouveau avec lui sur AVIATOR, un biopic particulier centré sur Howard Hughes. 

Un homme atypique

Leo avait nourri le souhait d’interpréter ce génie reclus quand il avait lu pour la première fois la biographie écrite par Peter Harry Brown, HOWARH HUGHES : LE MILLIARDAIRE EXCENTRIQUE, alors qu’il tournait TITANIC. Il n’avait pas choisi de se concentrer sur le côté sombre de Hughes. Ce dernier était parfois représenté comme un raciste, un maniaque obsédé par les microbes, un type qui se déplaçait en traînant des pieds avec des boîtes de Kleenex en guise de chaussures. DiCaprio, lui, voulait axer son film sur le jeune millionnaire des années 1930, aux airs de vedette, sur le garçon qui dessinait et pilotait ses propres avions et battait des records de vitesse, sur le garçon qui tapait sur les nerfs des producteurs hollywoodiens avec ses projets démesurés. Pour la première fois de sa carrière, il n’eut pas à se battre ou à accepter une proposition puisque c’est lui-même qui amena le projet à Michael Mann, réalisateur de HEAT et REVELATIONS. Néanmoins, il montra certaines réticences à réaliser lui-même le projet, mais, avec Leo, ils unirent leurs forces pour convaincre Martin Scorsese de mettre en scène le film. En voyant le titre, il pensa que le film parlait de l’aviation (ce que le cinéaste déteste), mais il n’en était rien. Finalement, la présence assurée de l’acteur finit par le convaincre. « Il ne joue jamais aussi bien que lorsqu’il est complètement habité par le rôle. C’est fascinant à regarder.« . 

Leo consacra une année entière à se préparer pour le rôle. Il fit des recherches minutieuses sur le personnage de Hughes, dévorant de nombreux ouvrages sur le personnage tout en écoutant les enregistrements de ses auditions devant le Sénat. « Les enregistrements, c’était le plus intéressant, confia l’acteur. Cet homme, qui était son propre patron, luttait contre le gouvernement, s’en prenait au système. Il a renversé les rôles.« . Leo souhaitait également accorder une attention particulière à un certain aspect de son personnage (qui était finalement très énigmatique) : les TOC (Troubles Obsessionnels Compulsifs). Hughes ressentait le besoin constant de se laver les mains, vivait dans une peur panique de la saleté et des germes, et se sentait obligé de répéter sans cesse les mêmes phrases. Leo déclara : « C’était la chose la plus intéressante à jouer. Hughes ne savait pas ce qu’il avait, On n’était pas en mesure de diagnostiquer un trouble obsessionnel à l’époque. Il n’y avait pas de traitement. ».

Une collaboration fructueuse

En face de lui, c’est la fabuleuse Cate Blanchett que est choisie pour incarner une autre grande actrice : Katharine Hepburn. En hommage aux premiers films en Technicolor bichrome (procédé utilisé par Hughes lui-même), le réalisateur coloria de nombreuses scènes du début en rouge et bleu cyan : il voulait leur donner le rendu d’un film des années 1930. Au fur et à mesure de la progression du film, la couleur adoptait un Technicolor aux couleurs éclatantes. En ayant investi 112 millions de dollars dans ce film, Miramax fait peser une lourde pression sur les épaules de Scorsese. Après les premières projections, les spécialistes virent dans ce film la « meilleure oeuvre » du cinéaste depuis LES AFFRANCHIS, rien de moins ! L’interprétation de DiCaprio fut grandement saluée. Le magazine EMPIRE déclara : « Leonardo DiCaprio dissipe toutes les craintes et montre qu’il a indéniablement les épaules pour porter un rôle aussi complexe et percutant que celui-là.« . TIME MAGAZINE fut également élogieux, félicitant l’acteur d’avoir « porté ce grand film avec grâce« . Enfin, tout le monde s’accorda à dire que la relation entre les deux hommes était autant bénéfique pour l’un que pour l’autre. Scorsese le reconnut lui-même. « La réalisation c’est un véritable casse-tête, mais Leo vous oblige à parler et reparler de vos films. C’est très stimulant pour le projet qu’on est en train de faire.« . ​

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