Charlie et la Chocolaterie, Roald Dahl adapté par Tim Burton

Après BIG FISH, Tim Burton se tourne vers un projet vieux de 15 ans : une adaptation d’un des plus grands romans de l’auteur Roald Dahl, CHARLIE ET LA CHOCOLATERIE. Pour l’occasion, il retrouve la Warner Bros, un studio avec lequel il a collaboré de nombreuses fois (avec des succès à la clé).

Obstacles

Si CHARLIE ET LA CHOCOLATERIE ne s’est pas fait avant, c’est parce que l’auteur ne voulait pas qu’on touche une nouvelle fois à son oeuvre. Déçu par l’adaptation réalisé en 1971 par Mel Stuart, Dahl désirait protéger son histoire et s’opposa à ce projet. Ce n’est qu’après la mort de ce dernier que de nouvelles négociations ont pu être établies avec les héritiers du romancier. Burton a toujours mis en avant sa passion pour le travail de l’auteur, notamment concernant CHARLIE ET LA CHOCOLATERIE. Au moment de la sortie, il expliquait : « L’un des aspects intéressants du livre, c’est qu’il est si particulier, si libre, qu’il laisse encore de la place pour l’interprétation de chacun. Ca laisse une porte ouverte pour votre propre imagination. Et l’imagination était, je pense, l’une des forces de Roald Dahl en tant que raconteur d’histoires. ».

L’acolyte Johnny Depp

Pour accoucher d’une telle oeuvre, il faut aussi les moyens. Le monde dépeint par l’auteur est ambitieux et particulièrement grandiose. La Warner Bros ne limitera pas ses dépenses pour permettre à Tim Burton de livrer le film qu’il a en tête. Résultat, un budget de 150 millions est alloué tandis qu’un certain Johnny Depp est intégrer au casting en Willy Wonka. Après EDWARD AUX MAINS D’ARGENT, ED WOOD et SLEEPY HOLLOW, l’acteur retrouve donc un cinéaste qu’il connaît et avec lequel il partage beaucoup d’affinités. Sauf qu’en 6 ans (le temps qui sépare SLEEPY HOLLOW de CHARLIE ET LA CHOCOLATERIE), Johnny Depp ne possède plus vraiment le même statut. Grâce à son rôle de Jack Sparrow dans la saga PIRATES DES CARAÏBES, c’est devenu une véritable star capable d’attirer de nombreux spectateurs dans les salles. Enthousiaste, Depp étudie attentivement le roman et se transforme alors physiquement en Willy Wonka dans une nouvelle prestation démente.

Un film profond

Tout en étant un divertissement familial, CHARLIE ET LA CHOCOLATERIE possède également également un sous-texte profond qui lui permet d’avoir plusieurs niveaux de lecture. Le producteur Richard Zanuck détaillait ce point lors de la sortie du film. « Bien sûr, c’est un voyage de folie, plein de surprises, avec un monde fantaisiste incroyable, mais il y a des implications émotionnelles plus profondes. Le personnage de

Wonka, qui il est et qui il devient à la fin de l’histoire par le biais de sa relation avec le jeune Charlie, est très touchant. C’est une fable qui peut toucher tout le monde.« . Il y aussi cette part d’enfant que l’on perd lorsqu’on devient adulte, une question qui travaille Tim Burton et sur laquelle il s’est penchée avec passion. Au-delà du projet aux enjeux commerciaux importants, le cinéaste livre un long-métrage assez personnel qui expose ses propres thématiques. Sorti en plein été 2005, le film sera un carton avec 474,9 millions de dollars amassés et 4,318 millions d’entrées en France, ce qui en fera le plus gros score du cinéaste dans l’Hexagone avant qu’il ne soit battu en 2010 par ALICE AU PAYS DES MERVEILLES !

Comme à son habitude, après cette production de grande ampleur, le réalisateur va enchaîner avec un projet beaucoup moins gros. Pour celui-ci, il reviendra alors à ses premiers amours, le film animé…

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