Le patient anglais, le triomphe d’un film envoûtant

Neuf oscars. C’est ce que le film réalisé par Anthony Minghella a raflé lors de la cérémonie des oscars en 1997 : meilleur film, meilleur réalisateur, meilleure actrice dans un second rôle pour Juliette Binoche, meilleur son, meilleure musique de film, meilleure photographie, meilleure direction artistique, meilleurs costumes et meilleur montage ! 

L’homme Flambé

Inspiré du roman de Michael Ondaatje, L’HOMME FLAMBÉ, LE PATIENT ANGLAIS se déroule en 1945. Un avion s’écrase en Libye avec à son bord un pilote grièvement brûlé (Ralph Fiennes). Ce dernier, secouru par des bédouins, sera rapatrié en Italie, en Toscane. C’est là que Hana, une infirmière canadienne qui a perdu beaucoup de proches (Juliette Binoche), va tenter de le soigner, seule, en s’installant avec lui dans un monastère. Au fur et à mesure, une confiance s’installe entre eux et le mystérieux « patient anglais »va confier quelques souvenirs qui lui restent de son passé. Ainsi, il évoque sa carrière d’explorateur hongrois et sa passion avec Katharine (Kristin Scott-Thomas), séduisante jeune femme cultivée, épouse d’un photographe en mission pour Londres (Colin Firth). 

Un film hors des normes

Grand film d’amour au sein d’un contexte pouvant verser dans le misérabilisme, LE PATIENT ANGLAIS est loin d’être manichéen et évite le sentimentalisme mielleux. Cet équilibre, le récit le doit beaucoup à ses comédiens, mais également à la réalisation de Minghella qui sublime son casting avec des plans à couper le souffle. Cependant, on peut noter de grosses baisses de rythme à mi-parcours, le scénario ayant des difficultés à renouveler ses enjeux sur les trois heures de bobine. 

Néanmoins, il fait partie de ces films qu’Hollywood ne produit plus. Le public moderne a abandonné le sentimentalisme au détriment

d’un détachement envers le spectacle proposé tandis que les majors américaines ont orienté leurs productions vers une démesure proche du chaos. A sa sortie en 1997, LE PATIENT ANGLAIS est un véritable carton avec des recettes s’élevant à 231,6 millions de dollars pour un budget avoisinant les 27 millions. En France, 2 156

094 spectateurs le découvriront en salles avec un bouche à oreille puissant (son démarrage était assez faible, n’attirant que 194 029 cinéphiles). Anthony Minghella enchaînera par la suite avec l’excellent LE TALENTUEUX MR.RIPLEY en 1999, réunissant Matt Damon et Jude Law avec un joli succès à la clé (125,2 millions de dollars amassés pour 40 millions de budget) avant que RETOUR A COLD MOUNTAIN n’ait raison de sa côte en ne parvenant pas à rentrer dans ses frais. Il reviendra alors à un drame moins grandiose avec PAR EFFRACTION en 2007. C’est son dernier en film en date.

Laisser un commentaire