critique de BALLE PERDUE 2

Arrivé en pleine période pandémique, BALLE PERDUE avait réussi à tirer son épingle du jeu durant l’année 2020 sur Netflix, devenant la belle surprise de la plateforme. À l’époque, les salles de cinéma rouvraient à peine leurs portes et les films d’action français étaient presque inexistants.

Depuis, les cinémas fonctionnent de nouveau (supportant malgré tout une activité compliquée) et certains producteurs français ont été réveillé par le film de Guillaume Pierret : il y aurait donc des talents dans l’Hexagone capables de fabriquer des scènes d’action spectaculaires ? Si on leur en donne la

possibilité, bien évidemment. Les refus essuyés par le cinéaste pour BALLE PERDUE montrent bien toute la complexité qui existe pour faire un film de genre en France. Sans Netflix, rien n’aurait été possible. Ok, il n’y a rien de véritablement révolutionnaire, mais les acteurs assurent, le scénario est efficace tandis que l’action est prenante (la bagarre dans le commissariat, c’était quelque chose, non ?). Une simplicité et une limpidité qui manquent beaucoup au cinéma d’action américain actuel (la presse outre-Atlantique l’a d’ailleurs comblé d’éloges). Deux ans après ce joli coup d’essai, il est temps de confirmer et de passer à la vitesse supérieure. Comme le veut l’adage : la suite doit être encore plus grosse, plus spectaculaire, plus tout.

Ainsi, Pierret imagine son intrigue comme une course-poursuite géante. Pour l’opus central (un troisième film viendra clore la trilogie), décision est prise de dynamiter le rythme en minimisant l’intrigue dialoguée pour la remplacer par une tension qui va crescendo dans des situations aussi tendues qu’explosives. Lorgnant vers l’énergie cinégénique d’un TERMINATOR ou d’un MAD MAX (toutes proportions gardées, bien entendu), BALLE PERDUE 2 fonce et ne lâche pas une seule seconde le spectateur qui est pris dans le même engrenage que les personnages. Ici, on découvre un Lino différent (Alban Lenoir), obsédé par sa vengeance et devenant à son tour un traqueur. Avec son physique impressionnant et sa « gueule » de cinéma, Quentin d’Hainaut pouvait représenter un antagoniste idéal. Malheureusement, c’est un peu sur ce point que cette suite déçoit : malgré sa présence, on ne ressent jamais le danger qu’il représente. Plus physique et moins cérébral que Nicolas Duvauchelle dans le précédent film, celui qui se nomme Yuri dans le film manque l’occasion d’être un adversaire redoutable, l’ombre menaçante qui risque de s’abattre à tout moment sur les protagonistes. D’ailleurs, c’est un peu le reproche qu’on peut ajuster à l’ensemble des personnages, hormis Lino et Julia (Stéfi Celma) qui possèdent des arcs narratifs plus convaincants.

Toutefois, il est difficile de bouder son plaisir devant cette suite ambitieuse visuellement qui ne lésine pas sur les cascades en tous genres. Si on nous rejoue la bagarre au sein d’un commissariat, la dramaturgie exposée y est bien différente. C’est ici l’histoire qui mène l’action, jamais l’inverse. Ce rythme endiablé ne faiblit jamais, tout comme ce parti-pris de tout prendre au sérieux. Un film de genre français qui ne joue pas la carte du second degrés ou de la vanne qui désamorce une scène dramatique, ce n’est quand même pas si commun… À vrai dire, c’est même devenu assez rare, tant le cinéma de divertissement n’ose plus se prendre trop au sérieux. Cela n’empêche pas BALLE PERDUE 2 d’être fun et enthousiasmant dans ce qu’il nous présente. L’ambition est là, le résultat est détonnant. La scène finale nous ouvre les portes d’un ultime volet qui donne déjà très envie.

AVIS GLOBAL : Une bonne suite qui respecte les codes du genre, découpant son intrigue comme une grande course-poursuite. Si on peut regretter le manque de poids de certains personnages, il est indéniable que Guillaume Pierret a pris du galon derrière la caméra pour nous offrir un film spectaculaire.

NOTE :

Note : 3 sur 5.

BALLE PERDUE 2 – 1h40

Actuellement disponible sur Netflix.

Laisser un commentaire