Le coin des mal-aimés : Le fan

Dans cette rubrique, je me penche sur ces films qui sont considérés comme « mauvais » ou « ratés », en somme les mal-aimés du cinéma. Le box-office ne sera pas donc pas un critère car seule compte l’opinion populaire ici. À la fin, je pose une question simple : le mal-aimé est-il vraiment un raté ou peut-on le réhabiliter ?

LE FAN réalisé par Tony Scott en 1997

Ça raconte quoi ? Divorcé, Gil Renard vient de perdre son emploi de représentant en couteaux de chasse ainsi que la garde de son fils. Cet homme désorienté ne vit plus que pour sa passion : le base-ball. Ce sport est toute sa vie. Gil est un vrai supporter. Depuis ses débuts, il suit la carrière de Bobby Rayburn, un joueur récemment transféré chez les Giants de San Francisco, son club favori, pour la somme faramineuse de quarante millions de dollars. Il lui voue un véritable culte. Mais quand son idole commence à accumuler les mauvais résultats en championnat, Gil se met en tête de l’aider à retrouver son rang.

Le contexte : Tony Scott enchaîne les films durant les 90s et tous ont fait parler d’eux. Que ce soient les blockbusters JOURS DE TONNERRE et LE DERNIER SAMARITAIN, le déroutant TRUE ROMANCE ou le thriller USS ALABAMA, le cinéaste est la représentation même du bon entertainer. En 1997, il adapte le roman écrit par Peter Abrahams qui se déroule dans le milieu du base-ball. Pour se faire, il réunit l’immense Robert de Niro et l’une des stars du cinéma d’action, Wesley Snipes.

Pourquoi c’est un mal-aimé ? Tony Scott, les médias et le monde d’Hollywood, voilà trois entités bien distinctes qui n’ont presque jamais été compatibles. LE FAN restera comme l’un des pires retours de sa carrière. La critique massacre son film, qui plus est sur un sujet aussi sacré que le base-ball. L’abattage de Robert de Niro, souvent excessif, est également pointé du doigt ainsi qu’un scénario poussif et souvent malsain. Produit pour 55 millions, il ne récoltera que 18 millions aux USA et seulement 40 dans le monde. Un gros échec que Scott va mal digérer.

Vraiment raté ou réhabilité ? LE FAN ne méritait certainement pas toute cette haine malgré les faiblesses de son script. Difficile de le hisser tout en haut de la filmographie de Tony Scott, mais il peut être aisément réhabilité aujourd’hui. Porté par la partition d’Hans Zimmer, le film nous réserve quelques moments de tension redoutables et offrent à ses acteurs tout le champ libre pour cabotiner. Ce que fait allègrement Robert de Niro. Cette démesure qui le caractérise avait déjà été critiquée à l’époque du film de Martin Scorsese, LES NERFS A VIF. Mais c’est justement dans cette portion de liberté que tout son talent s’exprime jusqu’à plonger dans une forme de présence pernicieuse qui aboutit à l’inévitable violence psychologique (et / ou physique).

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