La nuit du chasseur, Charles Laughton plonge Robert Mitchum au coeur des ténèbres

Sorti en 1956, le film réalisé par Charles Laughton est une exceptionnelle plongée dans la noirceur de l’âme humaine portée par un Robert Mitchum terrifiant qui semble habité par un personnage hors du commun.

L’intrigue nous replonge aux USA dans les années 30, et plus précisément dans l’Ohio. Un tueur psychopathe, Harry Powell (Mitchum), sillonne les campagnes en se faisant passer pour

un prêcheur itinérant. L’un de ses effets favoris est d’entrecroiser les doigts de ses deux mains, sur lesquels sont tatoués, à droite love et à gauche hate. Mis sur la piste d’un butin caché dans sa ferme par un condamné à mort, il séduit la veuve, l’épouse, la tue et s’en prend à ses deux enfants, John (Billy Chapin) et Pearl (Sally Jane Bruce), qui connaissent le secret de leur père. 

Adapté d’un roman écrit par David Grubb, LA NUIT DU CHASSEUR est écrit par James Agee, journaliste, romancier et scénariste américain de talent. Il y apporte son propre point de vue. Il offre un rôle en or à Robert Mitchum, symbole absolu du film noir des années 40, qui incarne ici un homme monstrueux obsédé par l’appât du gain. Traversé par une touche expressionniste détonnante, le film de Charles Laughton s’est inspiré de l’oeuvre muette de Griffith pour instaurer une identité visuelle particulière. Cette dernière fait partie intégrante d’une oeuvre intemporelle, toujours aussi pertinente 65 ans après sa sortie. Malgré un total insuccès public, ce film a suscité un enthousiasme délirant chez certains adorateurs. 

Presque bordé par le fantastique, LA NUIT DU CHASSEUR incarne cette idée d’un cinéma américain qui porte la noirceur au rang d’art. Celle-ci renvoyant aux propres peurs d’une Amérique qui s’enchaîne à un conflit nucléaire et un bousculement sociétal qui vont tirer le trait sur l’ancien monde, celui d’avant-guerre. L’aspect romanesque et cauchemardesque du long-métrage de Charles Laughton n’a pas fini de hanter les spectateurs…

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