Une date, une histoire : Quand Quentin Tarantino est consacré sur la Croisette

Voici une nouvelle rubrique au texte court, qui reviendra régulièrement sur une date clé du cinéma, se référant à un événement en particulier, une sortie de film, une polémique ou tout autre fait qui a eu lieu dans l’Histoire.

Nous sommes à Cannes, le 23 mai 1994.

Clint Eastwood, président du jury du 47ème festival de Cannes, a boudé le  » bon  » d’une sélection de haute tenue, pour lui préférer un mélange de  » brute  » et de  » truand « . C’est le jeune réalisateur américain Quentin Tarantino qui remporte la Palme d’Or avec un certain PULP FICTION, un film  » politiquement incorrect  » et audacieux, un  » polar décapant  » où  » l’humour et l’utra-violence jouent l’un contre l’autre à la surenchère « , comme le qualifie la presse.

Ce surdoué de la mise en scène et du dialogue irrésistible emmène ses acteurs (Uma Thurman, John Travolta, Bruce Willis) dans une histoire qui ressemble à une bande dessinée pour adultes. Face à VIVRE ! de Zhang Yimou et SOLEIL TROMPEUR de Nikita Mikhalkov, l’un et l’autre grand prix du jury, son film ressemble pourtant à de la grosse artillerie. C’est peut-être la raison de la colère d’une partie de la critique qui ne se satisfait pas des prix de consolation laissés à ses favoris et à l’absence totale de récompense pour ROUGE de Krzysztof Kieslowski. Hué, Quentin Tarantino se délectera de cette ambiance folle. Les grincheux s’expriment, mais la diversité du palmarès est pourtant évidente : LA REINE MARGOT reçoit le prix d’interprétation féminine tandis que JOURNAL INTIME de Nanni Moretti celui de la mise en scène. Un certain de l’éclectisme cher à Clint Eastwood.

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