Voici une nouvelle rubrique au texte court, qui reviendra régulièrement sur une date clé du cinéma, se référant à un événement en particulier, une sortie de film, une polémique ou tout autre fait qui a eu lieu dans l’Histoire.
Nous sommes en 1963 sur le tournage du film L’AÎNÉ DES FERCHAUX
Après LE DOULOS, Jean-Pierre Melville tourne son nouveau film intitulé L’AÎNÉ DES FERCHAUX avec la néo vedette de l’époque, un certain Jean-Paul Belmondo, 30 ans, et déjà un sacré caractère. Dès le début des prises de vues, Melville prend en grippe l’acteur Charles Vanel, âgé de 70 ans. L’ambiance devient même malsaine, tant le cinéaste se plaît à l’humilier le comédien. Belmondo prend alors la défense de son camarade et hausse la voix. Particulièrement vicieux, Melville accuse Vanel d’être responsable de cette situation. Et là, les choses commencent à sérieusement s’envenimer…
Belmondo lance à Melville. « Je t’ai déjà dit de foutre la paix à Charles. Il n’est en rien responsable de tes conneries alors excuse-toi ! Sinon, on s’en va et tu le finiras tout seul, ton film de merde. » Melville, très en colère d’être pris de haut ainsi, lui répond. « Jean-Paul, tu te rends compte comment tu me parles ! Je suis monsieur Melville.« . Jamais à court de bons mots, Belmondo lui balance alors une réplique légendaire. « Et moi, je suis monsieur Jean-Paul Belmondo ! Et monsieur Belmondo, il dit pour la dernière fois à monsieur Melville de foutre la paix à monsieur Vanel.« .
Evidemment, ça ne se terminera pas là. Rancunier, Melville va poursuivre son acharnement envers Charles Vanel. La fois de trop pour Bebel qui se jette sur le cinéaste en lui balançant une droite ! Piétinant ensuite le Stetson et les lunettes noires du réalisateur, l’acteur, fou de rage, lui dira. « Tu sais à quoi tu ressembles sans ton chapeau et tes lunettes noires ? A un gros crapaud ! Voilà ce que tu es, un gros crapaud !« . Après cet incident, rien n’y fera, même pas l’explication entre avec Melville : Belmondo et Vanel quittent le plateau. Et le film se finira difficilement avec… des doublures !
