Birdy, les traumatismes du Vietnam vus par Alan Parker

C’est peut-être l’une des oeuvres les plus importantes du cinéma américain. Culte, indissociable de son auteur, BIRDY est l’une des pépites d’Alan Parker, peut-être son meilleur film avec MIDNIGHT EXPRESS. C’est une inoubliable chronique de deux amis d’enfance revenant traumatisés de la guerre du Vietnam. 

Une histoire d’amitié

Tiré du roman éponyme écrit par William Wharton en 1978 (mais pas à la même période, le livre se déroulant durant la seconde guerre mondiale), BIRDY se situe juste après L’USURE DU TEMPS dans la filmographie d’Alan Parker et avant le sombre ANGEL HEART. Birdy, incarné par Matthew Modine, est passionné par le monde des oiseaux. Son rêve ? Voler comme eux. Détacher du réel, il vit pourtant une amitié très forte avec Al (Nicolas Cage). Ce dernier, par contre, aime les plaisirs de la vie. La guerre du Vietnam survient et les arrache tous les deux à leur vie d’adolescents. Tous deux en reviendront traumatisés. BIRDY se construit alors sur un montage alterné en suivant les deux grandes périodes de la vie des deux adolescents : l’avant et l’après-Vietnam. 

Un film qui divise

A sa sortie en 1984, la guerre du Vietnam est encore dans tous les esprits, l’Amérique étant secouée par les atrocités vécues là-bas. Le génie de BIRDY est de s’inscrire dans cette immédiateté historique tout en installant une incroyable ambiguïté. Qui est vraiment Birdy ? Ce jeune homme enfermé dans

un hôpital psychiatrique est-il celui que l’on croit ? Avec sa bande-son mélancolique signée Peter Gabriel, le film est teinté d’une ambiance tout à fait particulière qui parcoure une bonne partie de la filmographie du réalisateur. Il filme un duo d’acteurs impressionnant et notamment Mathew Modine qui doit jongler avec la psychologie difficile de son personnage. 

BIRDY fut applaudi par certains et rejeté par les autres, suscitant par conséquent des réactions contrastées tout en ne laissant personne indifférent. En France, le film a rassemblé 1 520 237 spectateurs. C’est le quatrième plus gros succès du cinéaste dans l’Hexagone derrière MIDNIGHT EXPRESS (qui a tout de même vendu 5 973 335 tickets !), PINK FLOYD THE WALL (2 731 409 entrées) et FAME (1 638 000 spectateurs réunis). Il fut récompensé au festival de Cannes 1985 en remportant le Grand Prix du jury. 

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