Le coin des mal-aimés : Sphère

Dans cette rubrique, je me penche sur ces films qui sont considérés comme « mauvais » ou « ratés », en somme les mal-aimés du cinéma. Le box-office ne sera pas donc pas un critère car seule compte l’opinion populaire ici. À la fin, je pose une question simple : le mal-aimé est-il vraiment un raté ou peut-on le réhabiliter ?

SPHERE réalisé par Barry Levinson en 1998.

Ça raconte quoi ? Une équipe composée du psychologue Norman Goodman, de son ancienne compagne, la biochimiste Beth Halperin, du mathématicien Harry Adams et de l’astrophysicien Ted Fielding est dépêchée en grand secret sur un batiment de guerre. Cette équipe pluridisciplinaire est préparée pour communiquer avec d’éventuels extraterrestres. La marine vient en effet de repérer, gisant par trois mille mètres de fond, un immense vaisseau spatial d’où émanent de mystèrieux signaux.

Le contexte : Le réalisateur de RAIN MAN revient avec un film ambitieux adapté d’un roman éponyme écrit par Michael Crichton, porté par un casting haut de gamme : Dustin Hoffman, Sharon Stone, Samuel L.Jackson. Avec sa touche SF supplémentaire, SPHERE a tout pour subjuguer son public lors de sa sortie en 1998.

Pourquoi c’est un mal-aimé ? Le film est d’abord mal reçu par la presse avant de se crasher au box-office : avec son budget de 80 millions de dollars, le film n’en rapporte que 70 dans le monde ! Un échec lourd pour la Warner Bros qui vivra l’une de ses années les plus sombres en 1998. SPHERE, de son côté, tomba rapidement dans l’oubli avant une timide renaissance au début des années 2000.

Vraiment raté ou réhabilité ? SPHERE offre un souvenir tout à fait différent selon âge auquel on le découvre. En tant qu’adulte, on a beaucoup de mal à passer au-dessus des problèmes de script qui plombent régulièrement le film. Bloqué entre sa volonté d’être un grand spectacle et son envie d’étudier la psyché de ses personnages, SPHERE ne réussit aucune des deux parties. Dire que le film est raté serait toutefois sévère : quelques séquences valent le détour à l’instar de ces montées de tension effrayantes qui provoquent un réel malaise, en partie grâce à la mise en scène travaillée de Levinson. Mais croulant sous le poids du cahier des charges hollywoodiens et malmené par le studio, SPHERE n’est jamais vraiment à la hauteur de son ambition.

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