Aujourd’hui, de nombreux cinéphiles connaissent par coeur les répliques de ce film. Totalement culte, LE MAITRE DE GUERRE est un sommet de performance signé Clint Eastwood qui interprète le sergent Thomas Highway avec un sens de la réplique inégalable.
À l’origine, le script est écrit par James Carabatsos, un vétéran de la guerre du Vietnam. Immédiatement attiré par l’histoire, Clint Eastwood se penche sur le sujet pour réaliser le film. L’acteur-réalisateur sort tout juste de PALE RIDER et pense déjà à son futur film, BIRD. Mais il possède l’énergie nécessaire pour enchaîner. D’autant qu’il va encaisser un chèque non négligeable de 10 millions de dollars.
Le mastodonte Highway
Héros de la guerre de Corée et du Vietnam, le sergent Highway repousse sa retraite pour former une garnison de marines particulièrement indisciplinés, sur fond d’invasion de l’île de Grenade en 1983. Mais, doté d’une vision toute personnelle du respect de la hiérarchie, Highway a bien du même à se conformer lui-même au protocole militaire. Parodie hilarante du machisme, LE MAÎTRE DE GUERRE est un film tellement non conventionnel que le ministère de la Défense, pourtant prompt à aider Eastwood, retirera officiellement son soutien après visionnage du film.
Il met à mal tous les clichés sur les soldats et le corporatisme rigide de l’armée. Il tourne en dérision le principe même de l’obéissance pour pousser ses recrues à improviser et à décider eux-mêmes de ce
qui est préférable pour sauver leur peau. Derrière les bons mots et les répliques qui claquent, Eastwood brosse un portrait peu élogieux des grandes instances, mais propose, au contraire, une charge lourde de sens déguisée en divertissement sensé faire rire le spectateur. Mais derrière les rires, c’est bien un cri de rage du cinéaste qui retentit.
À sa sortie, LE MAÎTRE DE GUERRE est un succès, récoltant plus de 70 millions de dollars au box-office mondial. La Warner Bros n’aura donc aucun mal à lui attribuer le budget nécessaire pour mettre en scène BIRD.
