Le coin des mal-aimés : Copycat

Dans cette rubrique, je me penche sur ces films qui sont considérés comme « mauvais » ou « ratés », en somme les mal-aimés du cinéma. Le box-office ne sera pas donc pas un critère car seule compte l’opinion populaire ici. À la fin, je pose une question simple : le mal-aimé est-il vraiment un raté ou peut-on le réhabiliter ?

COPYCAT réalisé par Jon Amiel en 1995.

Ça raconte quoi ? Le docteur Helen Hudson, psychiatre réputée et auteur d’ouvrage à succès sur les serial killers, est victime d’un de ses « héros » qui l’agresse sauvagement a l’issue d’une causerie. Fortement traumatisée, Helen vit recluse dans son appartement de San Francisco et n’entretient plus que de rares relations avec le monde extérieur. Jusqu’au jour où elle découvre à la une d’un journal la photo d’une jeune fille victime d’un serial Killer. D’autres crimes ont lieu et Helen se rend vite compte qu’elle est à nouveau en danger.

Le contexte : La période thriller est faste dans les années 1990. La sortie du remarquable LE SILENCE DES AGNEAUX en 1991 a donné des idées aux producteurs qui ont tous espéré obtenir le même succès avec un film sombre et psychologiquement troublant mettant en scène un terrifiant serial killer. COPYCAT, chapeauté par la Warner Bros et porté par le duo Sigourney Weaver – Holly Hunter, en est un digne représentant.

Pourquoi c’est un mal-aimé ? Les critiques seront très sévères avec COPYCAT qui sort seulement un mois après… SEVEN ! Un vrai handicap pour le film de Jon Amiel qui souffre forcément de la comparaison avec le grandiose long-métrage réalisé par David Fincher. Ainsi, le succès de ce dernier éclipse totalement COPYCAT qui, de son côté, ne rallie ni les critiques ni le public à sa cause. Il parviendra tout juste à rentrer dans ses frais avec 78 millions de dollars de recettes (pour 20 millions de budget hors promotion).

Réhabilité ou vraiment raté ? Si les avis sont un peu moins tranchés aujourd’hui, COPYCAT n’a jamais eu de véritable réhabilitation. Peut-être parce qu’Amiel n’est pas Fincher. Il manque une bonne dose d’audace et de brio pour que cette histoire, intéressante au demeurant, soit véritablement marquante. Mais Sigourney Weaver est, comme à son habitude, excellente dans le rôle du psychologue tandis que les rebondissements sont régulièrement bien amenés. Une fois que l’on a mis de côté la comparaison avec LE SILENCE DES AGNEAUX et SEVEN, COPYCAT s’érige en thriller correctement exécuté qui n’a peut-être pas changé la face du cinéma (certaines critiques ont, à l’époque, reproché au film d’être trop « classique »), mais qui s’avère tout de même plaisant. Réhabilité pour ma part.

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