Master and Commander, Peter Weir et Russell Crowe partent à l’abordage

Peter Weir me semble être un réalisateur assez sous-estimé. Quand il réalise LE CERCLE DES POETES DISPARUS, on attribue la réussite du film au scénario de Tom Schulman et à l’interprétation de Robin Williams. Même chose quand on parle de THE TRUMAN SHOW pour lequel on loue la merveilleuse écriture d’Andrew Niccol. Sauf que Weir est, en vérité, un cinéaste remarquable qui, outre ces deux

grands succès, a mis en scène MOSQUITO COAST, un film d’aventures avec Harrison Ford plus profond qu’il n’y paraît, WITNESS, un remarquable thriller toujours avec Ford, mais également L’ANNEE DE TOUS LES DANGERS (avec Mel Gibson en journaliste), ETAT SECOND et LES CHEMINS DE LA LIBERTE (son dernier long-métrage qui date de 2010). En 2003, c’est le formidable MASTER AND COMMANDER qui sort en salles, spectacle hallucinant de 150 millions de dollars qui déroule son intrigue au début du XIXème siècle, nous plongeant dans une période de l’histoire propre aux plus grandes folies visuelles. 

Une aventure épique

En 1805, le capitaine Jack Aubrey (Russell Crowe) est une des figures les plus brillantes de la Marine Royale britannique. Son courage, sa ténacité, son sens tactique lui ont valu le respect et l’admiration des officiers et matelots du vaisseau de guerre Surprise.
Fidèle compagnon de ces aventures, le Docteur Stephen Maturin (Paul Bettany) est son exact opposé. Chirurgien, chercheur et naturaliste passionné, son amour de la musique est son seul point commun avec Aubrey. Ces deux hommes, si contrastés, n’en ont pas moins forgé de solides liens d’amitié.
Attaqué par le navire français Achéron, le Surprise est gravement endommagé et perd une bonne partie de son équipage. Sourd aux conseils de prudence du chirurgien, Jack se lance à la poursuite de l’ennemi. Du Brésil aux Galápagos, en passant par les eaux traîtresses du Cap Horn, sa quête tourne bientôt à l’obsession…

La direction artistique de MASTER AND COMMANDER est à couper le souffle, mais c’est bien le scénario qui étonne, mélangeant détails minutieux sur le fonctionnement d’un navire et la gestion d’un équipage avec une étude psychologique pertinente sur l’obsession  du capitaine Jack Aubrey, qui se lance dans une poursuite qui le mènera aux

confins du monde. Tout en haut trône un Russell Crowe habité par son rôle, portant fièrement la tenue de capitaine. Paul Bettany (désormais bien connu du grand public avec son rôle de Vision dans le Marvel Universe), Billy Boyd (éternel Pippin dans la trilogie du SEIGNEUR DES ANNEAUX) et James D’Arcy (DUNKERQUE) complètent le casting. 

Une grande ampleur

En termes d’ampleur et de décors, le film frappe fort. En témoigne le navire utilisé nommé le Rose, frégate américaine qui fut le grand navire école des Etats-Unis. Réplique exacte d’un trois-mats de la Royal Navy des années 1800, le navire nécessita l’aide de nombreux charpentiers qui s’appliquèrent à le rendre le plus authentique possible. L’équipe tourna dans les Galapagos et ce fut un événement à l’époque puisqu’aucun film n’avait jamais tourné là-bas. Sans parler des effets visuels, sublimes, qui furent travaillés communément par ILM et WETA. Au total, le long-métrage coûta la coquette somme de 150 millions de dollars.

Malgré les bonnes critiques, le film de Peter Weir ne rentrera pas dans ses frais en n’amassant que 210,4 millions de dollars de recettes mondiales. En 2004, nous étions encore à une époque où de telles épopées cinématographiques étaient produites sans besoin impératif de les rattacher à des franchises. De sacrés paris, pas toujours payants, mais qui ont donné naissance à des films épiques que les cinéphiles ne se lassent pas de revoir.  

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